Les coulisses de « Grégory », une bande dessinée pour « agir plutôt que souffrir » – Libération
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Quarante ans après la mort inexpliquée du petit garçon, son père, Jean-Marie Villemin, signe la préface d’une bande dessinée qui paraîtra jeudi 3 octobre. « Libération », qui a présenté l’œuvre en avant-première, en dévoile la création avec le scénariste Pat Perna.
Dans le bureau baigné de lumière, la préface surplombe un tas de feuilles. Il est placé sur la dernière version de la bande dessinée avant impression. Et ça commence comme ça : « Anéantissement total. C’est ce que Christine et moi ressentons après l’assassinat de notre petit Grégory, le 16 octobre 1984. Un corbeau dont nous ignorons encore l’identité a tué notre fils pour « me faire mourir de chagrin ». En cuisine, une dizaine de pots de confiture sont soigneusement alignés. Hier soir, à 4 heures du matin, Pat Perna – né Patrice Perna, il y a cinquante-huit ans – n’a pas pu fermer l’œil. Alors il s’est levé et a jeté un sort aux 3 kilos de prunes donnés par le voisin. Parfois, la nervosité se fond dans le sucre et les angoisses se dissipent avec les fruits. Depuis la fuite d’informations début septembre sur la sortie prochaine du roman graphique Grégory (1), écrit avec Jean-Marie Villemin, son téléphone n’arrête pas de sonner. Les journalistes font le siège. Il faut dire que l’événement est double. Le père du petit garçon – qui n’avait pas parlé depuis trois décennies – a signé la préface. Le mystère, sans doute le plus célèbre des annales criminelles, atteindra quarante ans.
Pourtant, le casting de la bande dessinée est au ras des murs. Jean-Marie Villemin a prévenu : il ne se réunira pas