Les constructeurs européens le craignent, la Chine se rebelle contre l’Europe
Sans surprise, la Chine a annoncé qu’elle lançait son enquête sur les pratiques commerciales déloyales de l’Union européenne, en réponse à celle lancée par le Vieux Continent à la fin de l’année dernière.
Les tensions ne sont pas près de s’apaiser entre l’Europe et l’Empire du Milieu. La Chine vient d’annoncer Lancement d’une enquête sur les pratiques commerciales déloyales en Europe.
Cette mesure fait suite à une série de procédures récentes lancées par Bruxelles contre des entreprises chinoises soupçonnées de fausser la concurrence sur le marché européen, entraînant une augmentation des droits de douane sur les voitures électriques fabriquées en Chine et importées sur le Vieux Continent.
Les tensions sino-européennes augmentent
Cette décision intervient dans un contexte de tensions croissantes entre la Chine et la Commission européenne. Ces derniers mois, Bruxelles a intensifié ses mesures contre la Chine, notamment en ciblant les véhicules électriques chinois. L’UE estime que les prix de ces véhicules sont artificiellement bas en raison des subventions de l’Étatce qui nuit à la compétitivité des constructeurs européens.
En conséquence, l’UE a imposé début juillet des droits de douane supplémentaires pouvant atteindre 38% sur les importations de voitures électriques chinoises. Cette décision pourrait devenir définitive en novembre. Dans chaque procédure, la Chine a prévenu qu’elle prendrait « toutes les mesures nécessaires » pour y répondre. Et la Chine n’a pas l’intention de se concentrer uniquement sur le secteur automobile.
En effet, le ministère chinois du Commerce a indiqué enquêter sur les pratiques européennes en matière de barrières commerciales et d’investissement pour les entreprises chinoises. Cette décision fait suite à une plainte de la Chambre de commerce chinoise et concerne des produits tels que les locomotives, l’énergie photovoltaïque et l’énergie éolienne, des secteurs précisément visés par les procédures de Bruxelles.
Plusieurs secteurs concernés
L’enquête de l’UE sur les subventions chinoises doit prendre fin le 10 janvier 2025, avec une prolongation possible de trois mois. L’UE, deuxième partenaire commercial de la Chine après les États-Unis, a lancé à la mi-février sa première enquête en vertu des nouvelles règles anti-subventions contre une filiale du constructeur ferroviaire chinois CRRC. En avril, la Commission a annoncé une deuxième enquête visant deux consortiums impliqués dans un projet de parc solaire en Roumanie, dont des filiales de Longi et de Shanghai Electric.
La Commission européenne a également ouvert fin avril une enquête sur les marchés publics chinois de dispositifs médicaux, soupçonnant des pratiques discriminatoires. Une autre enquête concerne le secteur éolien.
Cette récente vague de tensions commerciales n’est pas la première. En janvier, la Chine avait déjà annoncé qu’elle enquêtait sur une infraction présumée aux règles antitrust concernant les spiritueux de vin, dont le cognac, importés de l’UE, notamment de France.
En juin, Pékin a lancé une enquête antidumping sur les importations de porc et de produits à base de porc en provenance de l’UE, touchant principalement l’Espagne, la France, les Pays-Bas et le Danemark.