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Les « confinements climatiques » se multiplient pour se protéger des fortes chaleurs

Des Philippines à la Thaïlande en passant par l’Inde, l’Asie est frappée depuis un mois par des températures extrêmes, au point que plusieurs pays déclenchent des « confinements climatiques ». La chaleur va perdurer au cours des prochaines semaines.

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Un véhicule d'une société municipale pulvérise de l'eau le long d'une route très fréquentée, pour faire baisser la température pendant une canicule, à Dhaka, capitale du Bangladesh, le 27 avril 2024. (MUNIR UZ ZAMAN / AFP)

En Thaïlande, la recommandation officielle est tombée dimanche 5 mai : en raison des fortes chaleurs attendues sur les deux prochaines semaines, les écoles doivent «privilège« Enseignement à distance. Pas besoin de faire venir des étudiants. Il y a quelques jours encore, la température dépassait les 50°C.

Une situation identique aux Philippines mais aussi au Bangladesh, l’un des pays les plus vulnérables aux effets de la crise climatique. Pour la deuxième année consécutive, le gouvernement bangladais a automatiquement fermé les écoles la semaine dernière. Quelque 33 millions d’enfants sont restés à la maison, la plupart sans possibilité de suivre un enseignement à distance.

A Hong Kong, les entreprises demandent à leurs salariés de privilégier le télétravail. Et pour limiter le nombre de décès, la plupart des pays ont, à un moment ou à un autre ces dernières semaines, conseillé à la population de rester chez elle en raison d’un indice de chaleur jugé « extrêmement dangereux« .

La notion de « confinement climatique » et de jours chômés

Le concept de « confinement climatique » à l’instar de ce que la planète a vécu pendant le COVID-19 n’existe pas encore officiellement. Mais c’est effectivement nécessaire, alors que l’Asie connaît la canicule la plus longue et la plus intense de son histoire, selon l’Organisation météorologique mondiale.

L’Amérique latine a vécu la même chose. L’Équateur et la Colombie notamment respirent malgré tout depuis ce week-end, grâce à un programme de « stimulation de la pluie » consistant à libérer des molécules d’iodure d’argent dans les nuages. Les précipitations sont tombées en abondance.

Le gouvernement équatorien a pu rétablir l’électricité, qui avait été coupée jusqu’à 13 heures par jour, et Bogota a pu mettre fin au rationnement de l’eau potable. Mais en Colombie, pour ralentir l’activité économique et réduire la consommation d’eau et d’électricité, le 19 avril a été déclaré jour chômé dans le secteur public.

En Iran, premier confinement climatique en 2023

Ce n’est pas la première fois que des pays ferment leurs portes à cause de la chaleur. En juin 2023, le régime de Téhéran modifie les horaires de travail des fonctionnaires pour leur permettre de commencer leur journée plus tôt et d’économiser de l’énergie. Début août, face à des températures dépassant parfois les 50°C, il est devenu le premier pays à appliquer ce concept de confinement climatique… en imposant deux jours fériés d’affilée.

Ecoles, administrations, banques, tout était fermé et les 85 millions d’habitants encouragés rester chez soi entre 10 heures et 16 heures. Officieusement, le régime cherchait aussi à cacher que la pénurie d’électricité était liée autant au chauffage qu’à la défaillance des infrastructures énergétiques.

C’est aussi dans les pays qui n’ont pas les moyens de s’adapter au réchauffement climatique que ce type de contrainte risque de devenir la norme dans les années à venir.

Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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