les compagnies s’attendent à des annulations de vols « considérables »
La grève des contrôleurs aériens prévue jeudi sera « un mouvement très fortement suivi »a prévenu le président de la principale organisation regroupant les entreprises du secteur aéronautique, Pascal de Izaguirre, mardi 23 avril, lors d’une conférence de presse.
« On nous a parlé de 75 % de vols annulés à Orly et 65 % à Roissy-Charles de Gaulle. Cela aura un impact énorme »a annoncé le président de la Fédération nationale de l’aviation et de ses métiers (FNAM) alors que tous les syndicats appellent à la grève des contrôleurs aériens, après l’échec des négociations sur les mesures d’accompagnement d’une refonte du contrôle aérien.
M. de Izaguirre a également dénoncé l’argument du premier syndicat des contrôleurs aériens, le SNCTA, qui réclame des augmentations de salaire qui, selon lui, n’ont aucun impact sur le contribuable français puisque le budget de la direction générale de l’aviation civile (DGAC) est complété par les redevances payées par les compagnies aériennes. Ce coût supplémentaire « serait finalement répercuté sur le passager », a expliqué Pascal de Izaguirre, qui est également PDG de Corsair. Sans compter que cela constituerait « un élément supplémentaire de dégradation de notre compétitivité » parce que ce coût est « principalement soutenu par les entreprises françaises »dit le chef.
La FNAM s’inquiète de la dégradation de la compétitivité française, dont les entreprises perdent chaque année des parts de marché au profit des entreprises turques ou du Golfe. Selon M. Izaguirre, la France bat le record de grèves du contrôle aérien avec un impact sur les finances du secteur aérien européen de 800 millions d’euros pour la période 2018-2022, dont 624 millions pour la seule France.
A titre de comparaison, en deuxième position de ce classement on retrouve l’Italie, où les grèves ont représenté un manque à gagner de 147 millions d’euros sur la même période, puis la Grèce, avec 22 millions d’euros, toujours selon les chiffres avancés par la FNAM.
En septembre 2023, le SNCTA et l’UNSA-ICNA, le deuxième syndicat des contrôleurs aériens, ont déclaré une trêve olympique, promettant de ne pas faire grève pour des raisons salariales d’ici la fin des Jeux olympiques (26 juillet au 11 août) et paralympiques. (28 août au 8 septembre). « On a découvert que ce n’était que partiel », a ironisé Pascal de Izaguirre, confiant ne pas s’inquiéter de la période de compétition elle-même. Le secteur s’attend également à un été « dynamique ». Sur les trois premiers mois de l’année, le trafic aérien depuis, vers et vers la France a atteint 96 % de celui de 2019 pour la même période.