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Les compagnies aériennes évitent le survol de l’Iran, dans la perspective d’une frappe contre Israël

La menace devient plus palpable. Après Lufthansa et Austrian Airlines, c’est au tour de Qantas et KLM d’éviter de survoler l’Iran ou de desservir Téhéran alors que se précise une attaque iranienne contre Israël. La compagnie aérienne australienne Qantas a annoncé samedi qu’elle détournerait ses vols long-courriers entre Londres et Perth pour éviter l’espace aérien iranien.

Un porte-parole de Qantas a déclaré à l’AFP que la compagnie modifierait temporairement les itinéraires de vol en raison de  » la situation dans certaines parties du Moyen-Orient « . Les voyageurs seront informés des changements.

La route Perth-Londres comprendra désormais une escale à Singapour pour se réapprovisionner et permettre d’emprunter une route alternative. Le vol retour Londres-Perth continuera à se faire sans escale, sur un itinéraire également modifié mais bénéficiant de vents favorables. C’est le seul vol concerné par cette mesure de précaution.

Plus tard dans la journée, KLM a également annoncé qu’elle ne survolerait plus Israël et l’Iran. En revanche, les vols vers Tel-Aviv, sur la côte méditerranéenne d’Israël, sont maintenus.

Joe Biden craint une attaque imminente

Des mesures similaires ont été annoncées vendredi par la compagnie aérienne allemande Lufthansa et sa filiale autrichienne Austrian Airlines. Leurs vols à destination et en provenance de Téhéran sont annulés jusqu’au jeudi 18 avril. Les compagnies s’engagent également à ne plus utiliser l’espace aérien iranien.

Téhéran a promis une riposte à la frappe attribuée à Israël contre le consulat iranien à Damas qui, selon une ONG, a fait 16 morts. Vendredi 12 mars, le président américain Joe Biden s’est dit préoccupé par cette potentielle frappe imminente, selon lui.  » Je ne veux pas divulguer d’informations confidentielles mais je m’attends à ce que ce soit bientôt », a déclaré le président américain ce vendredi.

Téhéran dispose en tout cas de l’arsenal nécessaire pour cibler Israël, des infrastructures, des installations aéroportuaires ou des sites énergétiques, comme une plateforme gazière. La posture des gouvernements américain et israélien « suggère qu’ils s’attendent à ce que Téhéran utilise son arsenal de missiles de croisière et balistiques ainsi que des drones armés similaires à ceux que l’Iran a vendus en grande quantité à la Russie », estime le Centre Soufan. Mais l’opération représenterait une escalade majeure.

Mais pour Eva Koulouriotis, experte indépendante du Moyen-Orient interrogée par l’AFP, Téhéran ne veut pas d’une guerre frontale avec Israël, du moins pour le moment, et ne peut se permettre une escalade.