Les communistes prennent le contrôle des entreprises

En face du hangar N3, dédié à la révision des avions, le balayage des voitures entrant et sortant à la pause déjeuner a commencé. Devant Air France Industries à Orly, des militants communistes distribuent un tract et un journal. Le premier contre la réforme des retraites. Et la seconde est Agirle journal de la filière entreprise du PCF.
« Nous intervenons sur tout ce qui touche à la vie des salariés »
Jules Sabourin, jeune retraité d’Air France Industries, est le secrétaire de la section aéroport d’Orly du PCF. Une section qui existe depuis plusieurs décennies, et qui regroupe les communistes travaillant à l’aéroport voisin. Jules n’est pas un inconnu. « Allez, remettez-vous au travail ! » plaisante un des employés qui prend un tract et un journal en baissant sa vitre.
« Même si je suis à la retraite depuis deux ans, je reviens ici quand je veux » sourit le communiste. Ancien peintre aéronautique, il a également dirigé la CGT pendant dix ans. Aujourd’hui, il consacre ses activités militantes au développement du PCF au sein des entreprises de l’aéroport. « Notre section, qui compte 80 membres, vieillit. Notre objectif est de le revitaliser. »
A ses côtés, Lydie ou Alain, secrétaire d’organisation et électricien. « Nous intervenons sur tout ce qui touche à la vie des salariésexplique ce dernier. Sur le pouvoir d’achat, sur des questions générales comme tout ce qui touche aux transports. S’il n’y avait que du syndicalisme pur dans la boîte, il manquerait quelque chose. »
Le choix du PCF de redéployer ses structures militantes date du dernier congrès
Le choix du PCF de redéployer ses structures militantes date du dernier congrès. Des tronçons comme celui de l’aéroport d’Orly sont encore rares. Mais « réseaux » Se développent. A la tête de la commission entreprise de la direction du parti, Aymeric Seassau en cite quelques-unes, organisées par secteurs d’activité : cheminots, banques et assurances, aviation…
« Nous avons aussi un réseau General Electric à Belfort », accueille le leader communiste. L’objectif et le sens de cette présence du PCF en entreprise ? « Il ne s’agit pas de se comporter comme une superunion, explique d’abord Aymeric Seassau. Nous en discutons chaque fois qu’une structure corporative est créée. Notre rôle est de faire la lumière sur l’affrontement de classe, et de faire des propositions politiques. Là où un syndicat se battra sur des problèmes touchant directement les salariés, on apportera des éléments sur le rapport capital-travail. C’est le rôle des militants politiques. »
« La pandémie nous a un peu ralentis dans cette stratégie de développement du parti »
Chez Thales, il y a un nouveau réseau sectoriel. 14 militants en tout, répartis sur tout le territoire national. « Nous travaillons actuellement principalement en vidéo », concède Stéphanie Gwizdac. Un journal papier a été créé par ces militants,Thertzqui aborde des sujets dépassant les préoccupations internes de l’entreprise : écologie et industrie, armement, retraites, etc.
Il reste à développer suffisamment pour créer des structures physiquement présentes dans le secteur.« La pandémie nous a un peu ralentis dans cette stratégie de développement du parti », se souvient Aymeric Seassau. Avec le Congrès de Marseille, il faut la relancer.
Grb2