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Les communistes optent pour la continuité


Pas de séisme en vue au PCF. Appelés à voter ce week-end pour choisir leur texte d’orientation en vue de leur congrès à Marseille début avril, 81,92% se seraient prononcés en faveur de la « base commune de discussion » proposée par la direction actuelle, selon les estimations disponibles à l’heure où ces lignes sont écrites. Contrairement au dernier congrès en 2018, où trois textes alternatifs avaient été déposés et où l’un d’eux avait gagné pour la première fois dans l’histoire de la formation, un seul était cette fois en lice – signé à la fois par les anciens secrétaires nationaux Pierre Laurent et Marie-George Buffet, parlementaires comme Elsa Faucillon ou Stéphane Peu, maires, élus locaux, et soutenus au total par un millier de militants. Ce texte alternatif, intitulé « Urgence du communisme – ensemble pour des victoires populaires », recueillerait 18,08 % contre « l’ambition communiste pour de nouveaux jours heureux », adoptée en décembre dernier par le conseil national (CN) du PCF et soutenue par son secrétaire national, Fabien Roussel. En quatre ans, la majorité du candidat à la présidentielle se serait renforcée avec le basculement de certaines fédérations importantes comme celles des Bouches-du-Rhône (87 % pour le texte CN), de la Gironde (92 %) ou des Hauts-de-Seine. (66%) alors que la participation au vote serait montée à 70,79%.

Parmi les 42.000 adhérents à jour qui pouvaient participer au scrutin, Eugénie Graf et Michel Cucheval ont poussé la porte des locaux du PCF à Lille (Nord) vendredi soir, vers 17 heures. Ici, le texte du conseil national « au vu des discussions » avait de bonnes chances d’être « majorité dans la fédération », selon les prévisions de la secrétaire départementale du Nord, Karine Trottein. Et c’est l’option qu’ont les deux militants, qui ont glissé leur propre bulletin dans l’urne après avoir confié les neuf enveloppes de vote par correspondance récupérées dans l’après-midi dans leur cellule de Lomme, commune associée à Lille. La principale raison de leur choix ? La question stratégique, sur laquelle les deux textes ne proposaient pas la même approche, notamment vis-à-vis de la coalition de gauche formée aux législatives.

« Le Nupes est certes un bon outil entre les mains des parlementaires pour harmoniser les votes de la gauche, mais sa création ne s’est pas faite avec la population », pense Michel Cucheval. «Déclencher un mouvement majoritaire et créer un rapport de force doit se faire avec les victimes du capitalisme, poursuit ce professeur de mathématiques à la retraite, membre du PCF depuis 1973. Cela suppose un renforcement de l’activité du parti, essentiellement pour convaincre les abstentionnistes de voter et les électeurs du RN de reconsidérer leur position. Cela prendra du temps et de l’énergie, mais c’est le seul moyen. »

De son côté, Eugénie Graf, salariée handicapée dans un centre d’appels, voit dans les Nupes « un outil ponctuel pour l’élection » : « Je ne veux pas que le PCF y fonde son identité. Notre projet économique est cohérent, ce que je ne retrouve pas dans d’autres formations. Le nucléaire est aussi un point de divergence. Et la valeur travail, à mon avis, est importante. Je ne suis pas contre le droit à la paresse, mais une fois qu’on a le boulot. » Parmi les 87 inscrits de cet office, Martine Devynck, qui a longtemps travaillé à la mairie de Lille, fait désormais son entrée. Elle vote également pour le premier texte, pas convaincue par « urgence » revendiqué par le projet alternatif, mais il confie aussi quelques critiques. « Nous ne sommes pas les meilleurs, nous avons fait des erreurs. Sur le féminisme, les violences faites aux femmes, nous avons longtemps été à côté de l’assiette. La prise de conscience vient un peu tard »,elle croit.

Apporter « une perspective à la colère de tous ces gens dégoûtés de la politique »

Autant de questions qui ont également traversé les échanges des communistes du 20e arrondissement de Paris, réunis pour un débat de près de deux heures jeudi soir avant que l’heure du vote ne sonne. A la tribune improvisée, la leader locale Raphaëlle Primet présente le texte du conseil national, qu’elle soutient, car il s’agit notamment, à ses yeux, d’être « à la fois unitaire et pour diriger le rapport de force »apporter « une perspective à la colère de tous ces gens dégoûtés de la politique » . A ses côtés, Pierre Laurent, membre de la section, défend l’approche « Urgence du communisme ». « Bien que la société pose la question du dépassement du capitalisme, notre niveau d’influence reste faible. C’est le grand paradoxe de l’époque. L’idée du communisme a été mise à mal par le 20e siècle, nous devons en porter une nouvelle vision et lui donner vie au présent »,explique-t-il en insistant sur le rassemblement, car, à défaut, « on risque soit que la politique de Macron continue, soit la victoire du RN ».

Un point qui anime le débat. Dans la salle, Boris se dit favorable au texte du conseil national, notamment parce qu’il « parle beaucoup plus de comment convaincre les gens que d’alliances »ceux-ci condamnant à « être toujours pris dans la logique du vote utile » . « La situation est tellement urgente qu’on n’est pas dans une configuration où on peut se payer le luxe de se poser la question d’avoir un candidat à chaque fois et de faire, peut-être, 5% »,estime, pour sa part, Charlotte, qui ne veut ni « être mangé par FI »ni « se replier sur soi » .

Partisans de l’un ou l’autre texte, les militants pointent aussi des questions à creuser. Comme Nicolas, qui a choisi – comme près de 75 % des 129 électeurs de la section – le texte de la direction, qu’il estime porter« une ambition à poursuivre avec enfin de la visibilité »du PCF, mais qui aimerait voir plus de questions « le projet de société : quelles transformations de l’économie, quels nouveaux rapports de production, et comment on franchit le cap pour les obtenir ».

S’il affirme une orientation, le vote de ce week-end ne clôt pas les débats. La « base commune de discussion » choisie par les membres du PCF doit désormais être amendée d’abord dans les sections, puis les fédérations, en mars, et enfin à Marseille début avril. En attendant, un autre chantier devrait débuter le week-end prochain avec un nouveau conseil national consacré notamment à la révision des statuts de la formation.


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Cammile Bussière

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