Ces dernières semaines, on voit les visiteurs se ruer sur les sites emblématiques du Calvados et de la Manche. Le tourisme de mémoire est devenu une véritable aubaine pour les régions, notamment la Normandie.
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Tout au long de l’année, la Normandie accueille régulièrement soldats, anciens combattants et touristes sur les sites marqués par la Seconde Guerre mondiale. Mais pour ce 80e anniversaire du Débarquement, le 6 juin, les hôtels affichent complets, les locations et les chambres d’hôtes affichent complet.
Chaque année, 5,5 millions de visiteurs y viennent, dont près de 42 % d’étrangers. Des familles, mais surtout des retraités, au pouvoir d’achat important, qui y séjournent une semaine. Ce tourisme mémoriel est un véritable enjeu économique majeur pour la région. Une étude locale estime qu’elle génère près de 8 500 emplois, directs et indirects, et rapporte 700 millions d’euros à la Normandie.
Un véritable écosystème s’est mis en place, car la région a pu bénéficier de ce patrimoine. Elle a mis en valeur la centaine de lieux de mémoire dont elle dispose, comme des cimetières militaires ou des sites de batailles, elle a aménagé les sites et ouvert près d’une cinquantaine de musées. Le plus visité est le Mémorial de Caen, très moderne, qui accueille 500 000 visiteurs par an. A quoi il faut ajouter les ventes de souvenirs, de tasses, d’affiches, mais aussi d’uniformes d’époque qui se vendent comme des petits pains en ce moment. On n’oublie pas non plus le secteur de l’édition, car il y a aussi un attrait pour les livres, les catalogues, mais aussi les films, documentaires, podcasts liés à cette période.
Il s’agit donc d’une veine, même si certains la trouvent indécente, puisqu’elle revient à exploiter commercialement des pages difficiles de notre Histoire. Mais la Normandie n’est pas la seule. De nombreuses régions surfent sur ce créneau. Le gouvernement a également mis en place un site « Les Chemins de la mémoire », qui regroupe les lieux à visiter en France. On peut citer Nantes, avec le quai de la Fosse d’où partaient les navires de la traite négrière, Lyon et son Centre d’Histoire de la Résistance et de la Déportation, ou encore à Paris, l’Arc de Triomphe, monument de mémoire le plus visité.
Selon les estimations du cabinet Protourisme, les retombées du tourisme mémoriel en France représentent plus de trois milliards d’euros par an. Cette année, avec le 80ème anniversaire du Débarquement, cela devrait être encore plus.