Les médailles ramenées par les Tricolores et la médiatisation des épreuves semblent déjà susciter de nouvelles vocations. Pour les clubs, l’enjeu est désormais de bien s’organiser pour accueillir comme il se doit les nouveaux pratiquants.
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Un succès populaire sur lequel les parasportifs aimeraient bien surfer. Avec 2,3 millions de billets vendus et de belles audiences télé, les Jeux paralympiques, qui se terminent dimanche 8 septembre, ont conquis les fans. A cela s’ajoute une pluie de médailles pour la délégation française. « Notre fédération compte 30 000 adhérents et nous avons une marge d’accueil très importante »souligne Sandrine Rabaud, directrice technique nationale adjointe de la Fédération Française Handisport, qui table sur une augmentation « de 20% » des licenciés grâce aux Jeux.
La fédération a lancé une campagne de communication sur les réseaux sociaux, intitulée « Vous aussi pratiquez », pour sensibiliser les personnes en situation de handicap aux bienfaits de la pratique sportive. Elle entend également rappeler aux plus concernés que le dispositif du pass sportif, piloté par le ministère des Sports, a été prolongé pour l’année scolaire 2024-2025. Ce chèque d’une valeur de 50 euros est, entre autres, destiné aux jeunes de moins de 30 ans bénéficiaires de l’allocation adulte handicapé.
La fédération s’appuie également sur écoles de sports handicapés, dont le but est d’orienter les enfants vers la pratique la plus adaptée. « La priorité est de lever les barrières psychologiques en indiquant aux personnes handicapées que nos associations disposent des équipements pour leur permettre de pratiquer des sports comme le rugby ou le basket-ball en fauteuil roulant. »souligne Sandrine Rabaud.
Meryem El Ghousli Boualia, qui dirige le club de goalball de l’association Valentin-Haüy Lyon, dédié aux personnes malvoyantes, assure qu’elle n’a « Je n’ai jamais eu de problème de recrutement »Plusieurs membres des équipes françaises masculines et féminines ayant participé aux Jeux sont issus de ce club. Aucun des deux n’a remporté de médaille, mais la diffusion des épreuves à la télévision et sur les réseaux sociaux a suscité des vocations.
« Au moins sept personnes m’ont contacté dans le but de rejoindre une équipe à la rentrée »« C’est un défi de taille », explique la présidente, qui explique aussi être submergée de messages vocaux et de courriels. La responsable estime même qu’elle devra rejeter certaines candidatures. « O« C’est le seul club qui fait des compétitions internationales, ce qui attire beaucoup de monde. De plus, nous formons des champions et nous avons beaucoup de créneaux d’entraînement. » Meryem El Ghousli Boualia avait déjà « a dû refouler neuf personnes en 2023 ».
Pour accueillir le plus grand nombre, il prévoit de mettre en place prochainement plusieurs plages horaires pour les joueurs débutants en goalball, une autre pour les plus expérimentés et une troisième pour mélanger experts et néophytes. Des stages seront également organisés pour les plus motivés, « avec l’arrivée de joueurs étrangers, pour travailler des techniques particulières. »
La plupart des dirigeants de clubs et d’associations contactés par franceinfo estiment que l’impact des Jeux paralympiques sur leur structure se mesurera surtout après les Jeux, au mois de septembre, grâce aux week-ends de rentrée des organisations. Gilles Gontier, responsable de Marseille tennis de table, qui compte parmi ses adhérents des pongistes handisport, note une différence notable entre les deux événements sportifs estivaux. « Il y a eu un effet olympiqueil explique, mais je n’ai pas cet enthousiasme pour les Jeux Paralympiques. Il a ainsi pu mesurer « deux sommets »après les médailles remportées par Félix Lebrun, alors en équipe de France, « faire 10 à 20 appels par jour ». D’autre part, « Les personnes handicapées ne réagissent pas de la même manière lorsqu’elles voient des médailles ».
En région parisienne, David Catrycke évoque une « engouement » lié aux Jeux paralympiques. Il a reçu une dizaine d’appels pour rejoindre son club de badminton, Les Flyers de CergyParmi les candidats figurent deux personnes de petite taille, inspirées par le titre paralympique de Charles Noakes le 2 septembre dernier. Un autre, en fauteuil roulant, tentera bientôt sa chance. « Nous n’avons pas eu autant de demandes l’année dernière. « C’est déjà un très bon signe. »
Pour profiter pleinement de l’effet « Para », David Catrycke mise sur le retour des associations, où il souhaite organiser des démonstrations de parabadminton et mettre en avant les médailles de Lucas Mazur, Faustine Noël, ou encore la participation aux Jeux de Méril Loquette, qui évolue dans son club. Pour la pprofils débutants, il a prévu de faire une évaluation lors de la première séance de formation, pour « évaluer leur niveau et adapter les séances d’entraînement ». « Le but est de voir au cas par cas comment s’organiser. » afin que les nouveaux diplômés n’abandonnent pas en cours de route.
Dans l’Eure, Stéphane Chemin, membre du comité départemental handisport, a prévu « tout un ensemble d’événements » en octobre et novembre, puis des événements autour de la boccia et pour les joueurs déficients visuels. A la tête des actions Handisport, qui regroupent trois disciplines (boccia, football en fauteuil et sarbacane), il a étalé ces initiatives dans le temps pour « que chacun puisse trouver sa discipline. Il pourrait y recruter l’avenir Aurélie Aubert, membre de son club, qui a remporté le premier titre français de boccia.