Carrefour, Intermarché, Système U, Casino… La grande distribution propose depuis mercredi dernier des « paniers anti-inflation ». Jusqu’en juin, les produits marqués d’un drapeau tricolore sont aux prix les plus bas. Première évaluation.
Depuis plusieurs jours, il ne passe plus inaperçu. Le panier anti-inflation, en vigueur depuis mercredi dernier dans la grande distribution en France, est bien mis en avant dans un magasin Carrefour de Villeneuve-la-Garenne (Hauts-de-Seine), où une équipe de BFMTV.
Paniers à prix fixe
L’appareil est clairement affiché à l’entrée du supermarché. Un panneau évoque un panier « essentiel & nutrition », avec des prix bloqués sur « 100 produits essentiels » et « 100 produits nutri-score A et B » jusqu’au 22 juin.
De quoi séduire certains clients, plus que jamais à la recherche des meilleurs prix en cette période d’inflation qui resserre le budget des ménages.
Bien sûr, vous avez de la lessive pour le linge et vous aurez aussi des produits du petit-déjeuner, des conserves de légumes, de l’huile ou encore de la sauce tomate », énumère Stéfen Bompais, directeur de la communication du groupe Carrefour.
Pour certains clients, le choix des produits sélectionnés peut cependant être décevant :
Il n’y a pas grand chose : des produits frais, des légumes, je n’en ai pas trouvé », réagit un consommateur à la caisse du magasin.
Nouvelle bataille dans la guerre des prix
Des prix bloqués sur une sélection de produits, mais qui avaient subi une forte inflation ces dernières semaines : +10% sur un an, selon l’association UFC-Que Choisir.
Pour les GMS, c’est aussi l’occasion de mettre en avant les marques de distributeurs et de gagner du chiffre d’affaires : « Apposer une vignette anti-gonflage bleu-blanc-rouge est de nature à attirer l’œil et les achats, même si le business n’est pas là autour de ces produits », explique Grégory. Cart, directeur de l’observatoire de la consommation à l’UFC-Que Choisir.
En plus, cela risque de détourner les consommateurs des circuits de distribution autres que les grandes surfaces, il y a par exemple les circuits courts, qui ont des produits très compétitifs », ajoute-t-il.
Parmi les enseignes, on retrouve quelques grands noms : Carrefour, Intermarché, Système U, Casino… Ils étaient présents à Bercy début mars pour confirmer la participation de leurs magasins au « quartier anti-inflation ».
Mais certains boudent cette opération, comme les centres Leclerc : « Pour certaines enseignes, on ne sait toujours pas si elles jouent le jeu. Par exemple, les trois enseignes Leclerc, Lidl et Aldi, bénéficient d’une bonne image auprès des consommateurs, car ils ont des prix bas. C’est pourquoi ils n’ont pas besoin d’établir un panier anti-inflation », explique Olivier Dauvers, journaliste consommateur à RTL.
A voir dans les prochaines semaines, si cette opération répondra aux attentes des consommateurs.
