Divertissement

les cinq moments forts de la carrière du groupe !

les cinq moments forts de la carrière du groupe !Crédits photo : Shervin Lainez

8 juin 2000 : « If I Ever Feel Better », le premier tube

Formé à la fin des années 90 après une rencontre au lycée Hoche de Versailles, Phoenix sort son premier album « United » le 8 juin 2000. Un disque dans la lignée de la french touch alors en vogue avec des chansons alternant entre rock, soul, funk et électro. L’album devient rapidement un grand succès. plus critique que le public « , comme le reconnaît le patron du label Marc Teissier du Cros, et est davantage remarqué à l’international qu’en France. D’emblée, le single « If I Ever Feel Better » se démarque, comme le rappelle le regretté producteur Philippe Zdar dans le livre « Liberté, égalité, Phoenix » :  » À l’époque où Thomas Banglater (la moitié de Daft Punk (et ami du groupe, ndlr) m’a fait écouter « Too Young » et « If I Ever Feel Better », j’ai su que je voulais faire l’album. C’était complètement nouveau. Une bonne chanson pop qui était révolutionnaire. Ils ne faisaient pas les choses comme les autres « .

Tube électro-pop par excellence, la chanson devient rapidement l’un des gros tubes de la fin des années 2000. Elle se classe quatrième en France, où elle devient le plus gros succès du groupe, mais aussi dans le top 10 en Espagne, en Belgique, aux Pays-Bas et surtout en Italie. C’était le plus grand succès radiophonique de l’année 2000. Tous les Italiens le savaient. Et puis plus rien. C’était un succès, mais aussi un malentendu.  » rappelle le guitariste Christian Mazzalai. Cet album va aussi apporter une certaine incompréhension en France à propos de Phoenix, un groupe versaillais qui chante en anglais. Ce qui fera dire au chanteur Thomas Mars :  » Le jour où l’album est sorti, ma grand-mère n’a pas pu le retrouver car ils en avaient mis un exemplaire dans chaque section. Un dans la catégorie « musique du monde », un autre dans la catégorie « pop ». Un exemple de problème de marketing Malgré tout, le succès de « If I Ever Feel Better » a permis de lancer pleinement la carrière de Phoenix qui, contrairement à Modjo, Supermen Lovers, Stardust et One-T, ne s’est pas contenté d’être un one-hit wonder de la french touch.

12 septembre 2003 : « Too Young » dans « Lost in Translation »

Phoenix et le cinéma entretiennent une histoire d’amour de longue date, qui remonte bien avant le premier album du groupe. En 1999, Thomas Mars, sous le pseudonyme de Gordon Tracks, prête sa voix à la chanson « Playground Love » du groupe Air, devenue la bande originale culte du film « The Virgin Suicides » de Sofia Coppola. Depuis, chaque long-métrage du réalisateur américain contient au moins une chanson de Phoenix. L’exemple le plus notable est « Lost In Translation », sorti en 2003, dont une scène est ponctuée par le single « Too Young ».

2005 sera une année charnière. Le chanteur Thomas Mars entame une relation avec Sofia Coppola, qu’il épousera en 2011 avant d’avoir deux filles avec elle. Parallèlement, Phoenix participe à l’élaboration de la bande originale culte du film « Marie Antoinette », sorti un an plus tard, et fait une apparition en tant que musicien. J’ai pensé que ce serait amusant de leur demander de jouer des musiciens qui viennent divertir la reine. Ils étaient vraiment bons. Ils ont passé 10 heures assis avec Milena Canonero, la créatrice de costumes.  » se souvient la fille de l’emblématique Francis Ford Coppola. Depuis, on retrouve au moins un titre, existant ou écrit pour l’occasion, dans chacun des projets de Sofia Coppola, de « Somewhere » (« Love Like a Sunset Part II ») à « On The Rocks » (« Identical ») en passant par « The Bling Ring » (« Bankrupt! ») tandis que Thomas Mars supervise la musique de « Priscilla » ou « The Beguiled ».

31 janvier 2010 : Phoenix couronné vainqueur du Grammy Award

C’est en cette froide journée de janvier 2010 qu’a eu lieu la 52e cérémonie des Grammy Awards. Si Beyoncé a tout raflé (6 récompenses pour « Halo » et « Single Ladies ») et Taylor Swift (« Fearless », Album de l’année) ou Kings of Leon cartonnent (« Use Somebody », Enregistrement de l’année), le grand gagnant de la soirée est en réalité… Phoenix, qui s’impose dans la catégorie Meilleur album alternatif avec « Wolfgang Amadeus Phoenix ». Avec sa machine à tubes pop colorée (« Lisztomania », « 1901 », « Lasso »), le groupe versaillais se démarque face aux mastodontes Depeche ModeDavid Byrne et Yeah Yeah Yeahs. Il faut dire que depuis quelques mois, Phoenix connaît un immense succès aux Etats-Unis avec cet album qui s’est écoulé à plus d’un million d’exemplaires, porté par de nombreuses apparitions dans des late shows et concerts à travers le pays.

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 » L’album est sorti durant les premiers mois de l’administration Obama et il reflète bien l’optimisme de l’époque.  » déclare Ryan Dombal, journaliste à FourcheMalgré tout, le quatuor a eu du mal à terminer la soirée, qui s’est terminée par l’envoi du prix par la poste. Il y a deux émissions. Une pendant la journée parce qu’ils n’ont pas le temps de tout montrer à la télé. On était dans celle-là, on a continué après, genre, le meilleur album de polka.  » se souvient Christian Mazzalai tandis que Thomas Mars parle d’une soirée  » assez froid « , même s’il se dit  » soulagé  » avoir gagné :  » C’était comme une récompense, nous n’avions plus besoin de courir après. « . L’étape charnière d’un sacre pour Phoenix qui trouvera son apogée sur scène l’automne suivant.

20 octobre 2010 : Triomphe au Madison Square Garden

Ce soir-là, Phoenix a véritablement marqué l’histoire. Il est devenu le premier groupe français à remplir le mythique Madison Square Garden de New York. Alors qu’il interprétait le concert classique de la tournée, le groupe versaillais réservait une surprise de taille au public. Lors du deuxième rappel, deux personnes ont fait irruption sur scène, derrière une platine chromée. Un projecteur s’est lentement braqué sur eux, dévoilant… Daft Punk ! Explosion et cris de joie dans la salle lorsque les musiciens des deux groupes, amis d’enfance, mixent leurs classiques « If I Ever Feel Better », « 1901 », « Around the World » et « Harder, Better, Faster Stronger » dans un déluge de décibels. Tout a commencé avec un e-mail : un mashup de parties de vocodeur emblématiques de chansons de Daft Punk sur une version étendue de « If I Ever Feel Better », mixée avec « 1901 ». Puis nous sommes allés répéter dans un petit studio à New York la veille du spectacle. Ça a marché à merveille !  » se souvient le bassiste Deck d’Arcy, avant que Thomas Mars continue :  » Nous avons construit leur arrivée mystérieuse. Vous avez entendu les bruits, vous avez demandé « On dirait que… » et puis voilà ! « .

 » La foule a explosé, c’était plus que fou.  » ajoute leur manager Arnaud Chag Bartain. D’ailleurs, le groupe et son entourage ont tout fait pour que l’arrivée du Daft Punk être une surprise jusqu’au dernier moment :  » On avait du Kabuki, des rideaux géants sur le côté de la scène pour cacher les Daft parce qu’ils voulaient répéter en costumes pour être dans les conditions du live. C’était vraiment fou d’être nous, le petit groupe, dans ce secret, dans ce lieu improbable pour cet événement qui allait marquer les esprits  » Une date très médiatisée qui comptera beaucoup dans la carrière de Phoenix. Le groupe n’y reviendra jouer qu’une seule fois, en septembre 2023 lors d’une tournée commune avec Beck.

29 septembre 2017 : premier concert à Bercy

Nul n’est prophète en son pays et Phoenix en sait quelque chose. Pendant longtemps, les artistes ont été limités par les médias français à « ce groupe peu connu en France mais qui cartonne aux Etats-Unis ». Alors qu’il remplissait le Madison Square Garden, le groupe était alors limité aux 6 000 places d’un Zénith. Mais tout a changé le 29 septembre 2017 lorsque Phoenix a donné son tout premier concert à Bercy, avec Parcels, encore débutant, en première partie. Dans cette salle mythique, où Thomas Mars a révélé avoir vu Prince, le groupe a réuni plus de 15 000 spectateurs pour un show visuellement impressionnant, tout en miroirs et lumières, au son de ses tubes « Lisztomania », « 1901 », « Trying to Be Cool » ou le plus récent « Ti Amo ».

À LIRE – Phoenix en interview : « Nous ne voulions pas donner de réconfort aux gens »

Le traditionnel bain de foule de fin de concert de Thomas Mars sonne donc comme l’aboutissement ultime de la carrière de Phoenix, le tout filmé par les caméras de la Blogothèque et diffusé en direct sur les réseaux sociaux. Même si le groupe ne l’entend pas de cette oreille. Bercy était notre plus grand spectacle en France. On n’avait pas le sentiment que c’était un exploit pour nous quatre. Mais quand on a commencé, peu de gens pariaient sur nous. On appréciait donc ce genre d’ironie.  » sourit le guitariste Laurent Brancowitz. Nul doute qu’une nouvelle étape sera franchie ce dimanche soir avec la cérémonie de clôture des Jeux Olympiques !

Malagigi Boutot

A final year student studying sports and local and world sports news and a good supporter of all sports and Olympic activities and events.
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