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Les choses se compliquent au sommet de l’OTAN et sur le front dans la région de Donetsk

Avez-vous manqué les derniers développements sur la guerre en Ukraine ? 20 minutes vous fait le point chaque soir. Entre déclarations fortes, avancées sur le front et bilan des combats, voici l’essentiel des informations de ce jeudi 11 juillet 2024.

Le fait du jour

La Russie a revendiqué la prise d’un autre village dans l’est de l’Ukraine, poursuivant son avancée dans les lignes défensives ukrainiennes sans pour autant parvenir à une percée majeure jusqu’à présent. « Les unités du groupement de troupes du Centre ont amélioré leur position tactique et libéré le village de Voskhod » dans la région de Donetsk, a déclaré le ministère russe de la Défense dans son rapport quotidien.

Le petit village est situé près d’Ocheretyne, dans un secteur du front où les troupes russes ont progressé rapidement ces dernières semaines, profitant des difficultés de l’armée ukrainienne à reconstituer ses rangs. La Russie gagne du terrain dans l’est de l’Ukraine depuis l’échec de la grande contre-offensive ukrainienne l’été dernier et la chute de la forteresse d’Avdiivka en février. Elle fait face à des forces ukrainiennes à court de munitions et de nouvelles recrues.

Le nombre du jour

2. Deux jours après avoir été arrêtée pour « participation à un groupe extrémiste », Ioulia Navalnaïa, la veuve d’Alexeï Navalny, décédé en février en détention, a été inscrite sur la liste des « terroristes et extrémistes » de la Russie, tenue par Rosfinmonitoring, le service de renseignement financier russe. « Mon Dieu, je n’ai pas regardé mon téléphone pendant une heure, et en une heure, je suis déjà devenue une terroriste », a ironisé l’opposante en exil sur le réseau social X. « Il tue le mari et il inscrit la femme comme terroriste. Typique de Poutine », a-t-elle ajouté.

Citation du jour

 » « Ils ont déformé, perverti et finalement réussi à détruire totalement la justice et le droit. (…) Ils ont fait du système judiciaire une partie intégrante de la dictature. Les tribunaux qu’ils ont créés et dirigés n’étaient soumis qu’aux diktats politiques du régime ; ils ont aboli toute apparence d’indépendance judiciaire. » »

C’est ce qu’a déclaré Oleg Orlov, un dissident emprisonné qui a comparé le système judiciaire russe actuel à l’Allemagne nazie. Intervenant par visioconférence lors de son procès en appel pour son opposition au conflit en Ukraine, l’éminent militant de 71 ans a cité des propos tenus par l’avocat américain Telford Taylor lors du procès de Nuremberg qui a jugé les principaux dirigeants nazis après la Seconde Guerre mondiale.

L’intéressé ne se fait aucune illusion sur l’issue des débats : « Je ne regrette rien et ne me repens de rien », a-t-il répété.

La tendance du jour

Lors du sommet de l’Otan à Washington, le président turc Recep Tayyip Erdogan a déclaré que la perspective d’un « conflit direct entre l’Otan et la Russie est inquiétante ». Les pays de l’Otan ont de leur côté fait une déclaration inhabituelle exprimant leurs « profondes inquiétudes » en dénonçant le rôle de la Chine aux côtés de la Russie dans sa guerre contre l’Ukraine. L’Otan accuse la Chine de fournir à la Russie des équipements à double usage, à la fois civils et militaires, comme des microprocesseurs. Tous ces équipements permettent à Moscou de « produire des missiles, des bombes, des avions et des armes », a déclaré le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg.

Enfin, on monte d’un cran. Les dirigeants de l’OTAN ont annoncé une série de mesures « fortes » pour aider l’Ukraine, comme le transfert imminent de F-16 de fabrication américaine, de nouveaux systèmes de défense aérienne, un engagement financier d’au moins 40 milliards d’euros d’aide militaire et le caractère « irréversible » du cheminement de l’Ukraine vers l’OTAN. Ces annonces ont été perçues à Moscou comme une preuve de l’engagement de l’OTAN dans la guerre en Ukraine. Et en réponse, le Kremlin a déclaré qu’il prévoyait « des mesures réfléchies, coordonnées et efficaces » pour « contrer la menace sérieuse » posée par l’OTAN, qui, selon le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov, est « de facto pleinement impliquée dans le conflit ukrainien ».

Il a ajouté : « Nous voyons que nos adversaires en Europe et aux États-Unis ne sont pas partisans du dialogue. Et à en juger par les documents adoptés au sommet de l’OTAN, ils ne sont pas partisans de la paix. »

Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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