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les chantiers prioritaires du prochain président Bassirou Diomaye Faye

Le président élu du Sénégal, Bassirou Diomaye Faye (à droite), rencontre le président sortant Macky Sall (à gauche) au palais présidentiel de Dakar, le 28 mars 2024.

Bassirou Diomaye Faye, porté à la présidence par la volonté de changement des Sénégalais, devra faire face à des défis aussi considérables que des attentes dès son investiture mardi 2 avril. Quelles seront ses priorités et comment va-t-il procéder ? Quelques réponses.

Quels sont les projets prioritaires ?

Bassirou Diomaye Faye a évoqué ses projets prioritaires lors de sa première déclaration publique après sa victoire : « Moins du coût de la vie »,  » lutte contre la corruption «  Et « réconciliation nationale et reconstruction des fondements de notre vivre ensemble ».

En ce sens, et malgré trois années de tensions, il a salué le chef de l’Etat sortant, Macky Sall, l’un de ses principaux adversaires, « dont la vigilance et l’engagement ont permis de garantir un vote libre, démocratique et transparent »et s’est entretenu avec lui jeudi 28 mars à la présidence.

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Dans son programme, il promet de rétablir un « la souveraineté » bradé, selon lui, à l’étranger. Il veut renégocier les contrats pétroliers et gaziers et les accords de pêche, sortir du franc CFA, investir dans l’agriculture pour se rapprocher de l’autosuffisance alimentaire.

Mais son principal défi sera « Création d’emploi », estime l’économiste Mame Mor Sene, de l’Université de Dakar. Dans ce pays où 75% de la population a moins de 35 ans et où le taux de chômage s’élève officiellement à 20%, de plus en plus de jeunes fuient la pauvreté et empruntent le chemin de l’émigration clandestine vers l’Europe, malgré les dangers.

Pourquoi cela sera-t-il difficile ?

« Résoudre le problème du chômage prendra du temps et ne sera pas facile. C’est toute la structure de l’économie qui doit être révisée.», estime Mar Mome Sène. Le chercheur souligne qu’il faudra investir massivement dans le secteur industriel, alors que l’économie repose traditionnellement sur les services.

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M. Sène recommande que le prochain président ne prenne pas seul la responsabilité de la création d’emplois. Selon lui, l’Etat doit soutenir le secteur privé, investir dans le capital humain et créer un climat des affaires favorable. Frappée par la crise du Covid-19 puis par les conséquences de la guerre en Ukraine, l’économie a fortement souffert des chocs exogènes. Les prix des produits de base et les loyers ont fortement augmenté.

La population attend des résultats rapides mais M. Sène prévient que« il faudra qu’elle soit patiente ». « Tout ne peut pas être résolu du jour au lendemain »souligne-t-il.

À quoi s’attendre bientôt ?

La première mission sera de créer un «Environnement favorable et restaurer la confiance entre les Sénégalais» brisée sous le régime précédent, affirme M. Sène. M. Faye s’est efforcé de rassurer les donateurs, affirmant que son pays resterait « l’allié sûr et fiable » de tous les partenaires étrangers, à condition qu’ils s’engagent « dans une coopération vertueuse, respectueuse et mutuellement productive ».

Pour le politologue El Hadji Mamadou Mbaye, « baisser rapidement le prix des produits de base »comme le riz, le pétrole ou le coût de l’électricité, pourrait être l’une des premières mesures permettant de donner rapidement des assurances à l’électorat.

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Des réformes institutionnelles et la lutte contre la corruption, à travers la création d’un parquet national financier, pourraient également être mises en œuvre rapidement, estime-t-il. Il note que le nouveau président devra décider de dissoudre ou non l’Assemblée nationale, installée en septembre 2022, où il ne dispose pas de majorité. La Constitution interdit cette pratique pendant les deux premières années de la législature. Des élections seraient alors possibles à partir de la mi-novembre.

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Bassirou Diomaye Faye devrait bientôt nommer son premier gouvernement. « Il sera composé d’hommes et de femmes de valeur et de vertu. Des Sénégalais et des Sénégalaises de l’intérieur et de la diaspora reconnus pour leur compétence, leur intégrité et leur patriotisme”a-t-il déclaré.

Le Monde avec l’AFP

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Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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