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Les centres de contrôle craignent des représailles

Les centres de contrôle craignent des représailles

« Nous avons été contactés fin février-début mars pour savoir si nous faisions des contrôles techniques des deux-roues motorisés mais comme ce n’était pas encore obligatoire, nous avons répondu que nous ne le faisions pas pour le moment mais que cela il était probable que nous le ferions le moment venu. »

Ces responsables d’un centre de contrôle technique de Touraine (qui préfèrent garder l’anonymat par crainte de représailles) étaient loin d’imaginer l’ampleur que prendrait la mobilisation des associations de motards contre cette obligation législative.

Et que l’initiative de la Fédération française des motards en colère (FFMC) – #BalanceTonCentre – contre le contrôle technique obligatoire des motos (en fait de tous les véhicules de catégorie L, c’est à dire les vélos électriques immatriculés, les motos, scooters, tricycles et quadricycles motorisés également comme des charrettes) prendraient de telles proportions.

Contrôle technique obligatoire des motos, « ce n’est pas notre décision »

Parce que « il n’y avait pas que les appels au boycottils se souviennent. Un centre de contrôle technique a été bloqué à Tours-Nord. » Ce « mésaventure », ils ne veulent pas que cela leur arrive et préfèrent donc rester discrets. Pas besoin de se démarquer par la publicité.

Ce n’est pas logique, poursuivent-ils : « Nous réalisons des contrôles techniques des deux-roues motorisés (CT2RM) au service de nos clients motards et automobilistes. Que ce contrôle soit obligatoire n’est pas notre décision. Nous ne sommes pas responsables. »

Benoît, motard qui a pris rendez-vous pour le jeudi 18 avril à 9h30, confirme : « Qu’il y ait un contrôle technique obligatoire pour les motos, comme il y en a un pour les voitures, ne me choque pas. Je fais de la moto chaque semaine. » Il ne voit rien d’anormal au fait qu’on vérifie régulièrement (tous les trois ans pour la CT2RM) qu’elle est en bon état, comme sa voiture.

«Je le fais pour garder mes clients automobiles»

Il poursuit : « Je ne suis pas d’accord avec ce qu’a fait la FFMC. Autant leur opération Père Noël est géniale, occuper le centre-ville, faire rugir les motos, autant c’est nul. » Certes, les 55 € qu’il devra débourser pour sa moto – de moins de 250 kg (1) – est une dépense supplémentaire, mais qu’il est prêt à accepter. « Et puis bloquer le centre-ville quitte à empêcher les gens de travailler… »

On sent que la question du CT2RM – considéré comme du racket par les uns, quelque chose de normal pour d’autres – reste très sensible. Et le silence est de rigueur pour ne pas s’attirer les foudres d’une entreprise. «Je le fais juste pour garder mes clientsindique le responsable d’un autre centre en Touraine. Ils ont des voitures alors venez me voir pour leur moto. Je n’ai rien à dire de plus. »

Les autres centres contactés ont également souhaité préserver leur anonymat ou n’ont pas fait de CT2RM.

(1) Le coût du contrôle technique pour les véhicules de catégorie L peut varier en fonction du poids du véhicule concerné. Pour les motos, c’est 55 € pour celles de moins de 250 kg et 65 € au-delà. Pour une charrette, la facture est généralement la même que pour une voiture normale.

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