les candidats et alliances connus, la campagne démarre sous tension
Après une semaine de rebondissements et de confusion pour nouer dans l’urgence des alliances et désigner des candidats, la campagne éclair pour le premier tour des élections législatives du 30 juin débute officiellement lundi sous haute tension.
Depuis dimanche 18 heures, tous les candidats à l’un des 577 sièges de député sont enregistrés à la préfecture. Place désormais aux réunions de terrain, à l’envoi de propagande électorale et de spots télévisés.
Après sa victoire aux élections européennes, le Rassemblement national entre dans cette campagne en tête des sondages, avec environ 30% des voix.
A 28 ans, Jordan Bardella vise le poste de Premier ministre malgré son inexpérience. Marine Le Pen souhaite conserver la présidence du groupe à l’Assemblée et a déclaré qu’elle ne demanderait pas la démission du président Macron en cas de victoire de son camp.
Le RN avait créé un premier séisme dans la campagne en s’alliant au président LR Eric Ciotti.
Si M. Ciotti n’était pas suivi par les cadres LR – à l’exception d’un député et du président du mouvement Jeunes Républicains -, il a indiqué dimanche soir avoir 62 candidats. « du rassemblement des droits » soutenu par le RN.
Et Eric Zemmour, malgré son hostilité au RN, a annoncé que Reconquête ne présenterait pas de candidat dans près de la moitié des circonscriptions à privilégier. « les architectes de l’unité nationale » comme Eric Ciotti et Nicolas Dupont-Aignan.
En deuxième position, avec 25% des intentions de vote, la gauche a réussi l’exploit de surmonter en quelques jours des mois de divisions sous la bannière « Nouveau Front populaire ». Ses dirigeants doivent tenir un premier rassemblement lundi soir à Montreuil (Seine-Saint-Denis).
Mais, à peine formée, cette alliance fragile et très hétéroclite a traversé sa première tempête avec le refus de LFI d’investir plusieurs figures historiques critiques à l’égard de la ligne de Jean-Luc Mélenchon, comme Alexis Corbière, qui a toutefois décidé de maintenir leurs candidatures.
Et certains candidats retenus par le mouvement de gauche radicale, comme l’antifa Raphaël Arnault, se sont inscrits « S »dans la première circonscription du Vaucluse, suscitent de vives critiques.
Le programme économique du Nouveau Front populaire (SMIC à 1 600 euros net, abandon de la réforme des retraites, indexation des salaires sur l’inflation, etc.) est attaqué par la majorité qui le qualifie, comme Bruno Le Maire, de « catastrophe ».
Limiter la casse
Mais Gabriel Attal, qui mène la campagne, a également annoncé des mesures en matière de pouvoir d’achat, comme l’augmentation du « Prime Macron » ou réduire vos factures d’électricité.
Abasourdie par la dissolution et distancée dans les sondages autour de 20% des intentions de vote, la majorité est menacée d’arriver en troisième position dans nombre de circonscriptions derrière le RN et la gauche.
Pour éviter cela, elle a décidé de ne pas présenter de candidat dans une vingtaine de circonscriptions détenues par des élus de droite, de gauche ou du groupe indépendant Liot, jugés constructifs.
C’est le cas à droite des députés LR sortants Michèle Tabarot, Marie-Christine Dalloz, Virginie Duby-Muller, Emilie Bonnivard, Nicolas Forissier, Philippe Juvin et Julien Dive.
A gauche, la macronie ne présente pas de candidat face au PS Jérôme Guedj, qui se représente dans l’Essonne à l’extérieur « Nouveau Front populaire ». François Hollande, qui a créé la surprise en annonçant sa candidature en Corrèze, n’a également aucun adversaire dans la majorité.
De son côté, la branche anti-Ciotti LR, qui tente de maintenir sa voix, a annoncé dimanche soir avoir investi « près de 400 candidats ».
Le choc de la dissolution et la possibilité de voir l’extrême droite arriver au pouvoir ont été présents jusqu’à l’Euro de football en Allemagne.
Après que l’attaquant Marcus Thuram ait pris position face au RN, le capitaine de l’équipe de France Kylian Mbappé a déclaré dimanche qu’il était « contre les extrêmes » et j’ai appelé « Les jeunes vont voter ».