Nouvelles

Les Canaries, une nouvelle route migratoire vers l’Espagne

Les îles Canaries sont devenues la principale porte d’entrée des migrants vers l’Espagne et l’Europe. Ces îles touristiques sont submergées par des dizaines de milliers de personnes en quête d’exil. A tel point que le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez part mardi pour un voyage de trois jours en Afrique de l’Ouest.

Publié


Temps de lecture : 2 min

Un groupe de 48 migrants est arrivé sur une embarcation de fortune aux îles Canaries (Espagne), le 26 décembre 2023. (ADRIEL PERDOMO / MAXPPP)

Les îles Canaries vivent ce que l’Italie vit avec l’île de Lampedusa en Méditerranée. Une vague massive de migrants sur un petit territoire, sans possibilité de les intégrer. Avec comme conséquences des centaines de tragédies humaines. Et une colère grandissante au sein de la population.

Les chiffres sont spectaculaires. Entre le 1er janvier et le 15 août de cette année, plus de 22 000 migrants sont arrivés aux îles Canaries, contre moins de 10 000 pour la même période l’an dernier. Une augmentation de plus de 120 % en un an. D’ici fin 2024, on devrait compter 40 000 voire 50 000 migrants sur ce chapelet d’îles situé au large de l’Afrique de l’Ouest.

Cette route migratoire est pourtant l’une des plus dangereuses au monde. Elle est connue des passeurs depuis plus de 30 ans. Mais jusqu’à présent elle était moins empruntée que la Méditerranée car extrêmement risquée. Les migrants partent du sud du Maroc, du Sénégal, de Mauritanie ou encore de Gambie. Des traversées qui peuvent atteindre près de 1 500 kilomètres, qui durent jusqu’à plusieurs semaines, à bord d’un bateau de pêche traditionnel, sans GPS, sur l’océan Atlantique, où les courants sont bien plus forts qu’en Méditerranée. Ce voyage est souvent meurtrier. Une ONG espagnole, Caminando Fronteras, parle de 33 morts par jour en moyenne, soit plus de 5 000 victimes sur les cinq premiers mois de l’année.

Malgré son dangerosité, le choix de cette nouvelle route migratoire s’explique d’abord par la surveillance de la mer Méditerranée, largement renforcée ces dernières années. De nombreux accords pour endiguer l’immigration clandestine ont également été signés avec le Maroc, la Tunisie et la Libye. Puis les crises politiques se sont multipliées en Afrique de l’Ouest, au Mali, et plus récemment au Sénégal. Le Covid a aussi joué un rôle. La crise économique a poussé des dizaines de milliers d’Africains sur les routes de l’exil.

Le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez se rendra en Mauritanie, au Sénégal et en Gambie à partir de mardi 27 août. Avec l’ambition de conclure de nouveaux accords, d’augmenter l’aide à ces pays en échange d’emplois, de formations et de gardes-frontières, afin de freiner l’afflux de migrants. Mais ces accords peinent à être mis en œuvre. Il s’agit du deuxième voyage de Pedro Sanchez en Mauritanie en six mois. En février, l’Europe et l’Espagne avaient déjà fourni une aide de plus de 200 millions d’euros à Nouakchott mais sans aucun résultat.

Eleon Lass

Eleanor - 28 years I have 5 years experience in journalism, and I care about news, celebrity news, technical news, as well as fashion, and was published in many international electronic magazines, and I live in Paris - France, and you can write to me: eleanor@newstoday.fr
Bouton retour en haut de la page