les blockhaus du mur de l’Atlantique risquent de disparaître

Témoins du Débarquement, ils sont menacés par l’érosion côtière et la montée des eaux.

Après leur échec devant Moscou fin 1941 et l’entrée en guerre des États-Unis, les Allemands prennent conscience de la probable ouverture d’un front à l’ouest. Il faut alors transformer la façade atlantique en front défensif et définir les principes du mur de l’Atlantique. Blockhaus en allemand ou bunker en anglais, sentinelles en béton sortent de terre, ou plutôt du sable. Des centaines de structures défensives de toutes formes et tailles, abritant des canons, des mitrailleuses et des postes de commandement. A Dunkerque, Calais ou Boulogne, les blockhaus sont parfois camouflés en habitations ou en villas pour éviter d’être repérés. Ils furent érigés sur les plages, mais aussi en ville, et à la fin de la guerre, leurs vestiges furent soigneusement conservés, car ils étaient alors considérés comme un « capitale du pays en cas de conflit futur ».

Les blockhaus, cicatrices de la guerre, abandonnés depuis des décennies, soumis aux assauts des bombes de peinture des graffeurs, sont devenus et restent encore aujourd’hui les témoins d’un passé douloureux, alors que 80 ans plus tard, ils sont en train de disparaître. les souvenirs des survivants du 6 juin 1944. Bientôt, il ne restera plus que les blockhaus pour inviter à ne pas répéter les mêmes erreurs. Alors qu’ils ont été conçus pour résister à tout, ils sont aujourd’hui menacés de disparition par l’érosion des côtes, qui ne cesse de reculer, mais aussi par la montée du niveau de la mer, qui pourrait monter de plus d’un mètre d’ici la fin du siècle, selon aux experts du GIEC.

Certains blockhaus ont d’ailleurs déjà les pieds dans l’eau, d’autres sont tombés de leurs falaises. La question n’est plus de savoir si elles vont toutes disparaître, mais plutôt quand. Les blockhaus sont malheureusement témoins et victimes de la bêtise des hommes d’hier et d’aujourd’hui.