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Nouvelles locales

En Malaisie, des chaussettes estampillées « Allah » font scandale

Un magasin de proximité KK Super Mart, dans le quartier de Puchong, en périphérie de Kuala Lumpur (Malaisie), le 26 mars 2024.

Il n’a fallu que quelques paires de chaussettes marquées du nom d’Allah vendues dans des supérettes appartenant à des Malaisiens d’origine chinoise pour que la Malaisie prenne feu. Virtuel, certes, mais dans des proportions révélatrices des tensions qui agitent ce pays multiethnique, où la minorité chinoise est régulièrement attaquée par la frange la plus xénophobe et islamiste de la majorité malaise (64% des 33 millions de Malaisiens). Pourtant, celle-ci prend de l’ampleur : en 2023 elle a notamment réussi à interdire en Malaisie – pays où l’homosexualité est illégale – la vente des montres Swatch de la collection Pride, ornées du drapeau arc-en-ciel, symbole de défense des droits LGBT.

Le patron de KK Super Mart, la chaîne de magasins de proximité dans les rayons de laquelle sont apparues en mars des chaussettes blanches où l’on peut voir, sur le bas de la cheville, « Allah » en majuscules noires, a été mis en examen le 26 mars, avec son épouse, co-gérante de l’entreprise, pour avoir « blesser les sentiments religieux » Les musulmans. Trois directeurs du grossiste qui a fourni les chaussettes à KK Super Mart, la société Xin Jian Chang, ont également été inculpés.

Tous les Chinois de Malaisie, les suspects, qui risquent un an de prison, se sont d’abord excusés et ont tous déclaré qu’ils le regrettaient. « erreur involontaire » : KK Super Mart affirme que seulement 14 paires portaient cette inscription. Le grossiste accuse le fabricant chinois, une entreprise de Yiwu, un gigantesque marché de produits bon marché destinés à l’exportation dans le sud de la Chine. Dispersées dans un lot de plusieurs milliers de paires, les « chaussettes Allah » sont passées inaperçues lors du contrôle de la marchandise.

Lorsque les premières photos des chaussettes ont circulé sur Internet le 13 mars, en plein Ramadan, elles sont rapidement devenues virales, diffusées en boucle par des internautes indignés par cette association entre leur Dieu et un tel objet. « impur et impur » seulement des chaussettes. Des appels au boycott du supermarché, voire plus, fusent de partout. Un internaute de 35 ans, également chinois de Malaisie, a voulu plaisanter en expliquant que porter des « chaussettes Allah » doit au contraire être considéré comme assurant à celui qui le porte la protection du « la tête aux pieds ». Cela lui a pris du mal : harcelé sur les réseaux sociaux, il a été interpellé par la police et condamné à six mois de prison le 22 mars pour « les insultes ».

Un climat politique instable

Que les Chinois de Malaisie se soient retrouvés au cœur de la tempête rappelle un mauvais souvenir : les émeutes raciales de 1969, au cours desquelles plusieurs centaines de Chinois de Malaisie sont morts. Depuis, la Malaisie a mis en place des lois de discrimination positive en faveur de la majorité malaise, officiellement pour compenser les inégalités nées de la colonisation, durant laquelle les commerçants chinois se sont indûment enrichis. L’Organisation de l’unité nationale malaise (UMNO), le parti qui a longtemps gouverné le pays sans contestation, en a été le grand défenseur. Le tueur de ce système de «Le Malais d’abord»au nom de la corruption qu’il engendre, se trouvait alors un dissident pro-démocratie nommé Anwar Ibrahim, également malais et musulman.

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Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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