les Bleus ont encore tout à prouver

En deux matches disputés, les Bleus n’ont marqué aucun but. Contre l’Autriche, le 17 juin, un but contre son camp du malheureux Maximilian Wöber a suffi à faire le bonheur des hommes de Didier Deschamps. Contre les Pays-Bas le 21 juin, le match nul et vierge en fin de match a aussi sanctionné le manque d’efficacité des Tricolores. Ce mardi 25 juin, pour leur troisième et dernier match de poule contre la Pologne, la victoire n’est, d’un point de vue comptable, pas impérative. Un match nul suffirait pour accéder aux huitièmes de finale, et même une défaite les placerait a priori parmi les meilleures équipes troisièmes, elles aussi qualifiées. Mais les coéquipiers d’Antoine Griezmann doivent absolument trouver le chemin des filets, pour se rassurer ainsi que leurs supporters.

Surmené, fatigué ou les deux ?

Avant d’affronter les hommes de Michal Probierz, les joueurs de l’équipe de France n’évitent pas les questions sur ce manque de performance. « Avoir autant d’occasions et ne pas marquer est le seul regret que je puisse avoir ce soir », a reconnu l’entraîneur Didier Deschamps après le match contre les Néerlandais. Un constat partagé alors par le meilleur buteur de l’histoire des Bleus, le vétéran Olivier Giroud : « La défense est clairement notre point fort, mais elle ne doit pas se faire au détriment de notre animation offensive. » il a dit, avant de nuancer : « Nous avons eu des occasions, j’aurais été plus inquiet si nous ne les avions pas eues. »

« Peut-être avons-nous vu les Bleus plus forts qu’ils ne le sont, s’inquiète l’ancien entraîneur emblématique de l’AJ Auxerre Guy Roux, mémoire vivante du football. Quand tu prends un joueur fantastique comme (l’attaquant) Ousmane Dembélé, on se réjouit de ses excès et de ses dribbles, mais on oublie qu’il n’a marqué que six buts sur l’ensemble de l’année. »

Plus laconique, le milieu de terrain Aurélien Tchouameni a avoué ne pas être satisfait de la prestation des Bleus. « Nous voulons toujours gagner chaque match, nous aurions préféré repartir d’ici avec six points. MAINTENANT, (…) A nous de bien récupérer et d’être prêts pour le prochain match car il sera crucial », a-t-il expliqué au micro de BeIN Sports. En fait, la récupération s’annonce comme un facteur clé pour la suite du tournoi. Car la fatigue physique semble peser lourdement sur les performances des attaquants français. Alors que l’Euro arrive au terme d’une saison longue et éprouvante pour les joueurs, chaque demi-journée compte. Après France-Pays-Bas, Didier Deschamps s’est également agacé des presque 36 heures de repos supplémentaires dont avaient bénéficié les Néerlandais par rapport aux Bleus, après leur premier match.

Mbappé attendu au coin de la rue

Il y en a un dont tout le monde espère qu’il aura bien récupéré : Kylian Mbappé. Absent face aux Pays-Bas en raison d’un nez cassé, il a été vu par tout le monde ronger son frein dans les tribunes, visiblement frustré par ce score vierge. Mais face à l’Autriche, avant sa blessure, l’attaquant vedette de 25 ans n’avait pas marqué davantage, manquant même un face-à-face avec le gardien adverse.

Après ce début décevant, Guy Roux accuse le Paris Saint-Germain, l’ancien club de Mbappé, qui va rejoindre le Real Madrid la saison prochaine après une saison de feuilleton. Le PSG a « a cassé son année »juge l’Auxerrois. « Au début de la saison, ils voulaient le quitter, puis vers la fin, ils ont voulu le garder… Cela n’aide pas à la préparation d’un joueur de cette trempe. Je pense qu’il est lui-même conscient qu’il n’est pas arrivé dans les meilleures conditions. Dès le printemps, je pensais que la performance offensive des Bleus serait compliquée car l’année de son leader a été compliquée », ajoute Guy Roux. Sans douter de la capacité de l’équipe de France à maîtriser un match, l’ex-sélectionneur aimerait en voir davantage, pour être rassuré avant les huitièmes de finale.

Les fans des Blues veulent rester optimistes. « Nous restons affamés », concède David Mendini, membre de l’association de supporters des Irrésistibles Français, présente en Allemagne. Tout en trouvant des excuses à son équipe : « Contre l’Autriche, nous avions affaire à des joueurs qui ont commis beaucoup d’erreurs et qui auraient mérité des cartons plus tôt. Contre les Pays-Bas, nous étions privés de Kylian Mbappé. » Pour lui, pas d’inquiétude : les Bleus monteront en puissance au fur et à mesure du tournoi.

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La Pologne, un adversaire à la portée des Bleus

L’équipe de France et la sélection polonaise se sont déjà rencontrées 18 fois, avec 9 victoires des Bleus, 5 nuls et 4 défaites. Lors de la Coupe du monde 2022 au Qatar, les coéquipiers de Kylian Mbappé avaient déjà croisé la route de la Pologne, en huitièmes de finale. Les Bleus s’étaient alors imposés 3-1, au terme d’un match très maîtrisé. Battus par les Pays-Bas, puis l’Autriche, et avec zéro point au compteur, les Polonais sont quasiment éliminés. Leur meilleure performance à l’Euro remonte à 2016, avec un quart de finale perdu aux tirs au but contre le Portugal, futur champion d’Europe.