Les réflexions amères se sont succédées cette semaine dans les couloirs de l’hôtel de Boukhara, en Ouzbékistan, où les Bleus ont élu domicile pour la première Coupe du monde de l’équipe de France de futsal. « C’est quand il y a une polémique qu’on commence à parler de nous, qu’il y a des émissions et des articles, certains joueurs ont regretté en chœur. Nous n’avons rien fait de mal, ce qui s’est passé arrive dans tous les sports. » Ce qui s’est passé, justement, c’est que les joueurs de Raphaël Reynaud ne se sont pas vraiment démenés pour battre le favori de leur groupe, l’Iran, lors du dernier match de poule (1-4), alors que les Iraniens ne l’ont pas non plus forcé.
Et pour cause : les deux équipes étaient déjà qualifiées pour les huitièmes de finale, mais la deuxième place était plus enviable que la première, étant donné qu’elle offrait au tour suivant la Thaïlande, plutôt que le Maroc, un véritable épouvantail. L’élimination surprise jeudi de l’Iran, 4e nation mondiale, par les Marocains (3-4), montre que ce « calcul » était le bon.
Au lendemain de ce match bizarre, plusieurs équipes ont porté plainte auprès de la FIFA, dont le Paraguay, futur adversaire potentiel de la France en quarts de finale. Miguel Rodrigo, le sélectionneur thaïlandais, s’en est également pris à son homologue français. « Je suis très calme face à la situation, Reynaud a répondu jeudi. Je suis prêt à recevoir des leçons, mais je ne lui en donne pas sur la façon de gérer son équipe… Ces déclarations sont faites pour déstabiliser, donc je préfère rester concentré sur ce qu’on a à faire. Nous ne serons pas déstabilisés. »
« Nous abordons ce match avec beaucoup d’envie, c’est historique pour le futsal français. »
« La semaine a été chargée, mais nous avons hâte de proposer une émission différente à tous ceux qui nous regardent. »» a ajouté Sid Belhaj, le joueur le plus capé de l’équipe. Diffusés en direct et en clair sur la chaîne L’Équipe, les Bleus espèrent réaliser une série d’exploits pour entrer dans les foyers français et redonner un élan à leur discipline, déjà premier sport scolaire du pays.
Ce ne sera pas simple face à la Thaïlande, 9ème mondiale, une équipe très bien organisée tactiquement et défensivement, habituée à la compétition, que les Bleus n’ont jamais affrontée. « On aborde ce match avec beaucoup d’envie, c’est historique pour le futsal français, a soutenu le capitaine, Kevin Ramirez. Nous voulons montrer au monde entier que nous méritons d’aller en quarts de finale. Chaque match que nous jouerons désormais sera le match le plus important de notre carrière. »