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Les Bleues heurtent leur plafond de verre, les Bleuets visent la finale olympique – Libération

Les Bleues heurtent leur plafond de verre, les Bleuets visent la finale olympique – Libération
Face à une Seleçao brésilienne pourtant très faible et ayant commis de nombreuses erreurs, les joueurs français ont de nouveau perdu en quarts de finale de leur tournoi olympique, samedi. L’espoir repose sur l’équipe masculine, qui disputera la demi-finale lundi contre l’Egypte.

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Les observateurs présents au stade de la Beaujoire à Nantes n’auront pas tout compris. Et visiblement, ils n’étaient pas les seuls. Après le crash tricolore de samedi soir, à savoir l’élimination (0-1) des Bleus en quart de finale de leur tournoi olympique face à une Seleçao Brésiliens d’une faiblesse abyssale, les joueurs et leur entraîneur ont lutté avec les mots, déroulant un refrain bien connu qu’ils ressasse toujours en boucle (« ONous ne méritions pas cela, nous avons eu plus d’occasions qu’eux.« ) mais se perd dans les variations.

Comme si personne n’avait vécu le même match. Et il n’est pas impossible de considérer que le sélectionneur Hervé Renard mérite la Palme de l’entrée, entre son « même pas triste » (on a fait de notre mieux, il faut comprendre) et l’attaque à fond à la manière brésilienne, très sud-américaine avec trois fois plus de fautes que les Bleues (21 à 7), des maillots bleus arrachés par poignées lorsqu’une Française partait en contre-attaque et des séances de roulades dans le gazon qu’Angelina et ses copines multipliaient à l’envi : « J’ai vu des choses qui échappent à mon contrôle. Nous ne pouvons pas laisser cela se produire sur le terrain. »

« Trop de bons joueurs pour ne rien gagner »

Mais les Brésiliens ont fait leur truc. L’arbitre leur a aussi donné le prix, vingt minutes d’arrêts de jeu pendant lesquelles les Bleus épuisés n’ont pas touché un caramel. Et Hervé Renard sait tout ça. Les Tricolores se sont heurtés à l’éternel plafond de verre (les quarts, ou les demies quand le tirage au sort est ouvert) qui les hante depuis une douzaine d’années et le mandat de quatre sélectionneurs successifs, de Bruno Bini et son management ésotérique à un Renard las de la frénésie, qui a laissé échapper entre deux cocktails qu’il n’irait pas plus loin que ces Jeux à quelques mois d’une compétition cruciale tout en envisageant un passage en sélection ivoirienne en plein mandat. C’est beaucoup. Et ça pose la question du « pourquoi ? ». Renard était là pour l’image, au moins en partie. Avant lui, Corinne Diacre, qui a exploré les mêmes limites sportives, était là comme symbole, première femme à avoir entraîné une équipe masculine professionnelle en Europe.

Samedi, la milieu de terrain Sakina Karchaoui, comme elle le fait souvent, a pris du recul : « On est déçu mais paradoxalement, c’est la première fois que je sens l’équipe aussi soudée, avec de bonnes vibrations. Ce n’était pas le cas aujourd’hui. Si on ne passe pas les quarts, c’est qu’il manque quelque chose. On accepte le destin. » Attaquante Marie-Antoinette Katoto : « La malédiction continue. Comme ça, dans le feu de l’action, je ne sais pas comment vous le dire. On travaille bien et on ne lâche rien. On a beaucoup trop de bons joueurs pour ne rien gagner. » A notre connaissance, les joueurs ont mis tout ce qu’ils pouvaient, avec une foi et une détermination un peu aveugle (pour certains) qui surprennent parfois les entraîneurs qui viennent du football masculin.

Un objet promotionnel un peu vide

Et Hervé Renard aura, grosso modo, apporté ce qu’on recherchait chez l’équipe nationale saoudienne dans sa splendeur. C’est-à-dire une séduction inédite à l’égard du monde extérieur et une crédibilité sportive nouvelle, Corinne Diacre n’ayant entraîné qu’à Clermont Foot en Ligue 2. Pourtant, ça n’a pas marché. Comme si les choses ne devaient jamais coller, et que l’équipe de France n’était au fond qu’un objet promotionnel un peu vide, incapable de prendre en main son destin, là où les Américains avaient l’impression de faire révolution sur révolution et où les joueurs espagnols faisaient rouler la tête de leurs dirigeants dans la sciure.

Samedi, dans le feu de l’action, le président de la Fédération Philippe Diallo est passé très largement sur ces questions. Il a encore un fer au feu : les hommes, à 90 minutes d’une finale olympique en cas de victoire contre la sélection égyptienne lundi (coup d’envoi à 21 heures) à Décines. Avec à leur tête un autre sélectionneur « médiatique » : Thierry Henry, nommé sur injonction ministérielle et censé promouvoir l’équipe dont il s’occupe, bien en deçà des notions de projet, d’objectif et même du prestige objectif du poste. On lui souhaite bonne chance.

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