Les blessures graves d’Hedi ont été causées par des coups, et non par le tir du LBD
Un an après les émeutes ayant suivi la mort de Nahel M. lors d’un contrôle routier, l’enquête sur les violences policières contre Hedi à Marseille a établi que les coups infligés au jeune homme étaient à l’origine de ses blessures les plus graves et non le tir de LBD, ont indiqué à l’Agence France-Presse (AFP) son avocat et une source proche de l’enquête.
Les informations révélées par France Bleu Provence s’appuient sur une expertise médicale demandée par les juges d’instruction, que la radio dit avoir pu consulter. L’avocat d’Hedi, Me Meet Jacques-Antoine Preziosi a confirmé à l’AFP que « Ce sont a priori les coups portés au sol après le tir de LBD qui sont à l’origine des séquelles les plus graves » et pas le coup de feu, qui semblait « le plus spectaculaire pour tout le monde ».
Le jeune homme, âgé de 22 ans au moment des faits survenus dans la nuit du 1euh en date du 2 juillet 2023, une partie de son crâne a été amputée après avoir reçu une balle de LBD et avoir reçu une rafale de coups de poing et de pied de la part des policiers alors qu’il était au sol. « L’enquête a établi que les blessures du jeune homme n’ont pas été causées par le tir du LBD mais par un objet ressemblant à une matraque. »Une source proche de l’enquête a également rapporté à l’AFP. Contacté à plusieurs reprises par l’AFP, le parquet de Marseille n’a pas donné suite aux sollicitations.
Quatre policiers de la brigade anticriminalité de Marseille ont été mis en examen dans cette affaire, et le tireur du LBD a été placé en détention provisoire pendant quarante jours l’été dernier avant d’être remis en liberté sous contrôle judiciaire.
Un an après les événements traumatisants de 2023, Hedi s’est présenté dans le quotidien régional Provence avec un crâne reconstruit. « Visuellement, on m’a restitué le morceau de crâne qui avait été amputé, mais je vais devoir subir une ou deux opérations supplémentaires. La greffe n’a pas pris. »il a témoigné, mentionnant également « crises d’angoisse à l’approche de l’anniversaire ».
Crâne reconstruit
Son avocat souhaiterait une reconstitution qui permettrait de définir le rôle de chacun, ainsi que celui du commandant du groupe, entendu comme témoin assisté, sans être poursuivi, selon lui. En tout état de cause, l’expertise médicale oriente le dossier vers un probable procès en correctionnelle et non aux assises car elle qualifie « L’agression est un délit mais pas un crime »a expliqué M.et Précieux.
Lors des émeutes qui ont suivi la mort de Nahel M., 17 ans, tué le 27 juin 2023 par une balle tirée par un policier à Nanterre (Hauts-de-Seine), lors d’un contrôle routier, un jeune homme a été tué et plusieurs autres, dont Hedi, ont été blessés. C’est dans la deuxième ville de France que le plus grand nombre d’enquêtes sur des soupçons de violences policières sont en cours. Au total, le parquet en a ouvert dix, dont cinq font l’objet d’investigations approfondies dans le cadre d’informations judiciaires, a-t-il confirmé à l’AFP le 20 juin.