Près de 15 000 bénévoles mettent leur vie professionnelle entre parenthèses pour contribuer bénévolement au succès des Jeux Paralympiques et vivre une expérience encore plus unique que le premier acte des Jeux Olympiques de 2024.
Reconnaissables à leurs tenues vertes et à leurs bobs très convoités, l’armée de 15 000 bénévoles mobilisés pour les Jeux paralympiques comprend des étudiants, des actifs et des retraités, à parts égales entre hommes et femmes. Certains sont même handicapés, comme les athlètes participant à cet acte 2 des épreuves olympiques. Comme pour les Jeux olympiques, tous les bénévoles n’ont pas hésité à consacrer une partie de leurs vacances à cet événement planétaire avec un seul objectif : faire en sorte que les Jeux paralympiques se déroulent de la meilleure façon possible pour les athlètes et le public.
Venu en bus depuis Toulouse, Antonin est fier d’avoir été sélectionné parmi les 300 000 candidats qui ont postulé. C’est une opportunité unique de faire du bénévolat pour les Jeux, qu’ils soient olympiques ou paralympiques ! » souligne cet étudiant en droit de 18 ans.
Ainsi, qu’il s’agisse de gérer la billetterie, d’orienter les spectateurs, d’assister les journalistes ou de conduire les délégations sportives, tous les bénévoles mobilisés pour les Jeux Paralympiques avaient à cœur de mener à bien leurs missions, encore plus que lors des Jeux Olympiques.
« Une opportunité unique de soutenir les personnes handicapées »
« J’ai participé aux Jeux Olympiques, mais je voulais aussi faire les Jeux Paralympiques, car c’est intéressant de s’occuper de tous les athlètes. « , explique Christelle, une quadragénaire qui travaille dans l’immobilier. Pour elle, ce deuxième tour des jeux est donc « l’opportunité unique de soutenir les personnes handicapées« Selon François C, physiothérapeute du sport et responsable de l’équipe bénévole de cyclisme sur route, »Entre les Jeux Olympiques et les Jeux Paralympiques, il n’y a pas de différence en termes de bénévoles, que ce soit en termes de disponibilité, d’attention ou de missions. » Avant de continuer, » Pour preuve, de nombreux bénévoles ayant déjà participé aux Jeux Olympiques n’ont pas hésité à prolonger l’aventure pour les Jeux Paralympiques. « .
C’est notamment le cas de Pascal L., retraité après 37 ans de gestion d’un Ehpad (Etablissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes) en maison de retraite, déjà affecté aux marathons hommes et femmes lors des Jeux Olympiques. Au départ, je n’étais pas candidate aux Jeux Paralympiques pour des raisons de calendrier et financières, car je viens du Dauphiné et le coût des billets de train et de l’hébergement était élevé pour moi. Mais quand j’ai vu qu’il manquait des bénévoles pour certaines épreuves paralympiques, je me suis organisée pour y être aussi « , explique-t-il en assurant la gestion du point de cisaillement (passage piéton) sur les épreuves paralympiques de cyclisme sur route.
« C’était désert dans mon secteur ! »
Bien que le cap des 2,3 millions de billets vendus (sur les 2,5 millions mis sur le marché) ait été atteint pour les Jeux paralympiques, à certains endroits, le public n’était pas au rendez-vous. Par exemple, sur le parcours du parcours paralympique de cyclisme sur route.Sur mon secteur, c’était désert ! Avec la pluie, il arrivait que nous soyons les seuls supporters des athlètes et ce n’est pas forcément ce qu’on voit à la télé » explique Liza B., consultante médicale qui se porte volontaire pour la première fois lors de compétitions sportives.
Vêtue du fameux poncho en plastique et du gilet vert fluo fournis à tous les bénévoles affectés aux épreuves en extérieur, elle est chargée d’alerter les autres bénévoles du passage de chaque athlète, à l’aide d’un sifflet. Dès qu’elle le peut, elle crie « Allez, allez, courage » pour encourager les athlètes. Il en va de même pour les autres bénévoles répartis tout au long du parcours, qui n’hésitent pas à faire la « salope » ou à improviser des petites chorégraphies pour créer une bonne ambiance et soutenir tous les athlètes.
Ils n’ont pas oublié cette vidéo diffusée lors de la convention des bénévoles qui s’est déroulée à la Nanterre Arena en mars dernier, de ce bénévole anglais ayant fait un « check » auprès du roi Usain Bolt, lors des JO de Londres en 2012, juste avant de remporter son titre de champion du 100 mètres.
Assurez-vous qu’il n’y a plus de différence
« Les sportifs handicapés sont comme tout le monde. Personnellement, ils me donnent envie d’en faire encore plus. s’enthousiasme Pascal L. qui assure que « Les athlètes paralympiques sont plus accessibles, plus disponibles « Pour lui, comme pour la plupart des bénévoles mobilisés pour les Jeux Paralympiques, » L’idéal serait que toutes les épreuves olympiques se déroulent en même temps, afin qu’il n’y ait plus de différence« .
Pour certains, ces jeux sont aussi l’occasion de découvrir les règles de disciplines qu’ils ne connaissent pas, comme le cécifoot, une version du football pratiquée par des sportifs malvoyants, avec un ballon qui fait du bruit en roulant.
« Une aventure humaine »
Même s’il y a eu quelques ratés avec les horaires des bus ou la distribution des rations, la plupart des volontaires ont eu le sentiment d’avoir vécu une «moment historique » Et « même une aventure humaine « , explique Bernadette, une banquière de Pau. Elle ajoute : « qu’entre les liens avec les équipes de gendarmerie et de police nationale ou municipale, la gentillesse des riverains qui nous offrent le café, les compliments des spectateurs et des personnalités publiques, nous nous sommes sentis très privilégiés« .
Certains volontaires pensent déjà à s’inscrire aux Jeux olympiques d’hiver de 2026, qui auront lieu en Lombardie (Milan) et en Vénétie (Cortina).
Sur la navette retour qui relie la zone 4 du parcours vélo route et le RER Vert Galant, les bénévoles chantent en chœur cet hymne improvisé sur fond de La Samaritaine, «Aux Jeux Paralympiques, en route pour performer, j’ai croisé une équipe prête à tout, c’étaient des bénévoles, je ne les oublierai jamais. » La preuve que l’esprit des Jeux Olympiques de Paris 2024 perdurera !