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Les Belges sont devenus les étrangers les plus friands de la pierre française

Sale temps pour nos amis britanniques ! Pour la deuxième édition consécutive, l’équipe anglaise s’est inclinée en finale de l’Euro de football, cette fois contre l’Espagne, ce dimanche. Côté immobilier, on apprend que la Grande-Bretagne a perdu un autre trône : les Britanniques ne sont plus les étrangers non-résidents les plus friands de l’immobilier français. Lentement mais sûrement, leurs poursuivants ont grignoté leur retard qui semblait inexorable. Qui sont les nouveaux numéros un ? Ni les Américains – qui trônent en tête de ce même classement mais exclusivement à Paris et en banlieue -, ni les Allemands, et encore moins les Russes. Ce sont les Belges.

Etonnant ? Pas tant que ça. Car ils ont souvent été deuxièmes derrière les Britanniques (c’est l’inverse pour les résidents étrangers). En moins de dix ans, les Belges ont réussi à faire fondre leur écart de 20 points (34 % des achats réalisés par des étrangers non-résidents contre 14 % en 2015). En 2023, nos voisins du plat pays affichent même une avance de trois points (19,5 % contre 16,4 %), selon le Crédit commercial de France (ex-HSBC France) qui a compilé les données des notaires du Grand Paris et de la base Perval (province) pour publier une étude sur le marché immobilier français des étrangers. La proximité de la Belgique avec la France et la sécurité de l’immobilier français sont autant de raisons de leur intérêt pour l’immobilier hexagonal.Les Belges aiment la France pour trois raisons : la proximité linguistique et géographique, et l’attachement à une région où ils ont passé de nombreuses vacances durant leur enfance, notamment en Provence. (Mont Ventoux, Luberon…) », analyse Audrey Fauvette, responsable de l’étude. Reste à savoir si l’instabilité politique qui touche actuellement la France ne mettra pas un frein à leur envie de France.

Les Britanniques reviendront-ils ?

En termes de destinations, si les Britanniques privilégient la Nouvelle-Aquitaine (budget moyen de 193 500 euros), l’Occitanie (236 300 euros) et l’Auvergne-Rhône-Alpes (193 500 euros), les Belges non-résidents affectionnent davantage la Provence, l’Occitanie ou les Hauts-de-France. Leur budget moyen, dans chacune de ces trois régions, varie quasiment du simple au triple : 548 500, 221 700 et 194 100 euros respectivement, à comparer aux 230 000 euros que les Français dépensent en moyenne pour acheter un logement. Si les Belges ont mis le cap vers le sud en 2022, ils ont réduit leur temps de voyage en 2023 pour tourner vers le nord.L’accès au crédit a été plus compliqué pour les Belges, comme pour tous les non-résidents, qui ont opté pour des régions aux prix plus abordables, leur permettant d’acheter au comptant. D’autres ont préféré reporter leurs achats et attendre que les taux de crédit remontent.t les prix baissent à nouveau« , décrypte Audrey Fauvette.

Mais si la Belgique a réussi à s’emparer de la première place, c’est aussi et surtout grâce aux départs massifs de Britanniques.Le nombre d’acquisitions réalisées par les résidents fiscaux britanniques a diminué de 20 % et la valeur de ces achats de 28 %.« , souligne Audrey Fauvette. La faute en incombe au Brexit en 2016 et à l’effondrement de la livre sterling face à l’euro qui a suivi. A cela s’ajoute le contexte inflationniste et une règle que les Britanniques espèrent voir supprimée : les étrangers non européens ne peuvent pas circuler au sein de l’espace Schengen, pour des séjours de courte durée, pendant plus de 90 jours sur une période de 180 jours. Trois handicaps qui ont contraint de nombreux Britanniques à vendre leur bien immobilier. Mais, alors que la livre sterling progresse face à l’euro depuis deux mois, la donne pourrait changer si cette tendance se confirme dans les prochains mois. »Les Britanniques disparaissent brusquement lorsque la livre sterling n’est pas favorable. Mais dès que le taux de change redevient favorable, ils reviennent en masse car ils ont une passion pour l’immobilier français.« , souligne Me Thiery Delesalle, notaire à Paris.

Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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