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Les barrières douanières contre les voitures chinoises sont « un gros piège », déclare Carlos Tavares

L’Union européenne a ouvert en septembre 2023 une enquête sur les subventions accordées par la Chine à son secteur des véhicules électriques, accusant Pékin de fausser la concurrence.
Stéphane Mahé / REUTERS

Le président américain Joe Biden a annoncé mardi le quadruplement des droits de douane, à 100 %, sur les voitures électriques chinoises.

Ériger des barrières douanières à 100 % pour les voitures électriques chinoises, c’est « un gros piège »a déclaré jeudi le patron du géant automobile Stellantis, Carlos Tavares, deux jours après l’annonce d’une telle mesure par les Etats-Unis.

« Lorsque vous créez une bulle autour d’un marché, qui peut être le marché américain ou le marché européen, la première chose que vous créez est une énorme inflation à l’intérieur de la bulle. »estime sur France 2 Carlos Tavares, qui dirige un groupe regroupant des marques françaises (Peugeot, Citroën), italiennes (Fiat, Alfa Romeo…) mais aussi américaines (Chrysler, Dodge). « Et si vous créez une inflation énorme à l’intérieur de la bulle, vous fragilisez le pouvoir d’achat des classes moyennes (…) et vous accentuez le retard technologique des constructeurs qui sont à l’intérieur de la bulle par rapport à ceux qui sont en train de conquérir le monde »a poursuivi le leader, interviewé dans l’émission « L’événement ».

Amener le loup dans le bercail

Mardi, le jour où le président américain Joe Biden a annoncé le quadruplement des droits de douane, à 100%, sur les voitures électriques chinoises, Carlos Tavares a officialisé en Chine une stratégie commune avec son partenaire local Leapmotor, à qui il ouvrira les portes de l’Europe. Les deux partenaires ont fondé une joint-venture qui livrera dès septembre des véhicules électriques en France, en Italie, en Belgique, en Allemagne, en Espagne et aux Pays-Bas.

L’Union européenne a ouvert en septembre 2023 une enquête sur les subventions accordées par la Chine à son secteur des véhicules électriques, accusant Pékin de fausser la concurrence. Face à d’éventuelles barrières douanières, Leapmotor envisage de produire à terme des véhicules en Europe, à l’image de BYD qui a annoncé la construction d’une usine en Hongrie, ou récemment de Chery en Espagne. Cela rendrait ses véhicules éligibles à la prime à l’achat en France, indispensable pour rendre l’électrique accessible aux automobilistes de la classe moyenne.

A la question de savoir si l’accord avec Leapmotor ne revenait pas à faire «entre le loup dans le bercail»Carlos Tavares a fait valoir que toute vente de Leapmotor en Europe entraînerait « par les bénéfices pour Stellantis, qui au passage paiera des impôts en France et en Europe, etc ». « Et donc nous avons simplement pris les devants. Nous n’avons pas attendu que les fabricants chinois soient assez grands pour acheter les fabricants occidentaux.il a plaidé.

Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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