L’Algérie a fortement réagi ce mardi aux témoignages de plusieurs ressortissants algériens dénonçant des « traitements provocateurs, dégradants et discriminatoires » subis à leur arrivée dans les aéroports parisiens de Roissy-Charles-de-Gaulle et Orly. Face à ces accusations, le gouvernement algérien a convoqué l’ambassadeur français à Alger, Stéphane Romatet, pour exprimer sa manifestation officielle.
Selon l’Algérien Daily El MoudjahidLes passagers algériens, cependant assurés de visas en règle, auraient été victimes de « marches punitives » orchestrées par Bruno Retailleau, présentées comme une « figure haineuse » par le journal gouvernemental. Ce dernier accuse le ministre français de l’intérieur d’être à l’origine d’une « politique d’humiliation ciblant directement les Algériens ».
« Fond préoccupation » des autorités algériennes
Dans un communiqué, le secrétaire d’État algérien en charge de la communauté nationale à l’étranger, Sofiane Chaib, a exprimé la « profonde préoccupation » des autorités algériennes, affirmant que « la véracité de ces informations a été confirmée ». Il a également exigé que l’ambassadeur informe son gouvernement de la nécessité de « mettre fin à ces actes et pratiques inacceptables qui déshonorent le gouvernement français ». L’officiel a réitéré « le rejet catégorique de l’Algérie de toute attaque contre la dignité de ses citoyens ou leur instrumentalisation pour la pression, la provocation ou l’intimidation ».
Cette tension entre Alger et Paris fait partie d’un contexte diplomatique déjà tendu, en particulier après le soutien affiché par la France, en juillet dernier, au plan d’autonomie marocain pour le Sahara occidental, une position fortement critiquée par l’Algérie, le soutien du Front du Polisario. Cette querelle s’est récemment aggravée avec des événements tels que la détention en Algérie de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal et l’arrestation en France de plusieurs influenceurs algériens pour les excuses de la violence.