« Les athlètes israéliens ne sont pas les bienvenus aux JO » : le député Thomas Portes revient sur ses propos controversés
« Les athlètes israéliens ne sont pas les bienvenus aux JO ». La phrase n’est pas passée inaperçue. A quelques jours de l’ouverture de la cérémonie, le député LFI Thomas Portes s’est exprimé samedi sur scène lors d’un rassemblement de soutien au peuple palestinien à Paris. Face à la foule, l’élu a condamné la participation de la délégation israélienne aux JO, appelant à une « mobilisation » en ce sens.
« Nous sommes à quelques jours d’un événement international qui va se tenir à Paris, qui sont les Jeux Olympiques. Et je suis là pour dire que non, la délégation israélienne n’est pas la bienvenue à Paris. Les athlètes israéliens ne sont pas les bienvenus aux Jeux Olympiques de Paris. Il faut utiliser cet événement, tous les leviers dont nous disposons pour créer des mobilisations », a-t-il expliqué sous les applaudissements.
« Thomas Portes légitime le Hamas »
La séquence filmée a depuis été partagée à de nombreuses reprises sur les réseaux sociaux, suscitant l’indignation de la communauté juive. Le président du CRIF, le Conseil représentatif des institutions juives de France, Yonathan Arfi, a condamné la séquence, allant même jusqu’à établir un parallèle entre l’assassinat de 11 athlètes israéliens par des terroristes palestiniens aux JO de Munich en 1972… et les propos du député LFI. « Depuis le 7 octobre, Thomas Portes a légitimé le Hamas. Il met désormais une cible dans le dos des athlètes israéliens, déjà les plus menacés aux JO », estime-t-il, fustigeant « l’indécence » de l’élu.
« Ces élus sont un danger et une honte. Ce qu’on attend des élus, c’est du vivre ensemble et ceux-là prônent la haine », juge de son côté l’adjointe à la maire de Paris, Karen Taieb. D’autres personnalités appellent encore à « révoquer » l’adjointe, à l’image de Sophie de Menthon, présidente du mouvement patronal Ethic, qui a interpellé le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, sur X.
« Il faut mettre fin aux deux poids deux mesures »
Contacté par Le Parisien, le député de la troisième circonscription de Seine-Saint-Denis assure défendre une position « claire et cohérente ». « Je crois que la diplomatie française doit faire pression sur le CIO pour que le drapeau et l’hymne israéliens ne soient pas autorisés lors de ces JO comme cela se fait pour la Russie. Il faut en finir avec les deux poids deux mesures », juge-t-il. Autrement dit, les athlètes pourraient concourir, mais seulement en abandonnant la bannière israélienne.
Et de rappeler, au passage, l’exclusion passée de certains Etats de cet événement sportif. « Le CIO a à plusieurs reprises banni des pays des Jeux olympiques pour leur rôle dans des guerres et des crimes contre l’humanité. Par exemple, l’Afrique du Sud a été exclue des Jeux olympiques pendant 30 ans, entre 1962 et 1992, en réaction à sa politique d’apartheid », explique-t-il.
« La délégation participera aux Jeux Olympiques comme toutes les autres »
Déjà en janvier, l’élu LFI avait clarifié sa position sur X, en demandant que le drapeau israélien « ne flotte pas sur les stades et arènes olympiques ». « Les athlètes israéliens doivent participer, à titre individuel, avec un uniforme blanc, sous le drapeau et l’hymne olympiques », avait-il défendu sur X.
Des sources diplomatiques israéliennes refusent de commenter « le discours de LFI ». Mais la vigilance reste de mise pour assurer la sécurité des athlètes. « Depuis plusieurs mois, il y a une collaboration très forte entre les autorités françaises et israéliennes pour protéger la délégation israélienne », a-t-on indiqué. « La délégation participera aux Jeux olympiques comme toutes les autres. Il y a des uniformes, des drapeaux, la cérémonie d’ouverture. Au village olympique, les athlètes portent les uniformes. »
Signe d’un climat tendu, la délégation israélienne serait arrivée discrètement au village olympique la semaine dernière. « On passe devant, on ne sait même pas que c’est eux », confie un employé au Parisien.