VALENTIN CHAPUIS / AFP
Bruno Retailleau, ici à Toulouse, le 25 octobre 2024.
HOMOPHOBIE – La veille, les associations de défense des personnes LGBT+ n’avaient pas été conviées à une rencontre sur l’homophobie dans le sport. Ce vendredi 25 octobre, ils dénoncent le manque de volonté politique pour lutter contre ce fléau et demandent à rencontrer le gouvernement.
« Carton rouge » au ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau pour avoir organisé une réunion d’urgence « en négligeant l’essentiel » : « inviter les personnes concernées »ont ainsi décrié l’Inter-LGBT, la fédération sportive LGBT+ et le FC Paris Arc-en-ciel dans un communiqué commun.
Le ministre de l’Intérieur a reçu jeudi après-midi les dirigeants du football français, après un week-end de Ligue 1 marqué par des chants homophobes.
« Aucune association sportive de base LGBTQI+ n’a été invitée » à la réunion alors qu’ils sont « beaucoup » travailler « pendant longtemps » à ce sujet, ont déploré les trois grandes associations.
Ils demandent au ministre des Sports, Gil Avérous, et au secrétaire d’État chargé de la lutte contre les discriminations, Othman Nasrou, de « se rencontrer sans tarder » pour «mettre en place un plan de contrôle concret» contre la LGBTphobie dans tous les sites sportifs.
Deux jours plus tôt, certaines associations avaient néanmoins participé à une réunion avec le secrétaire d’Etat chargé de la citoyenneté et de la lutte contre les discriminations Othman Nasrou.
Billetterie nominative
SOS Homophobie, Foot Ensemble, Sportitude, Fier Play ou encore le collectif Rouge Direct… étaient invités autour de la table « pour discuter des solutions concrètes à déployer en prévision de nos discussions avec les instances du football »selon un post du secrétaire d’État sur son compte X.
La fédération sportive LGBT+, invitée, a décliné la réunion de mardi, selon l’entourage d’Othman Nasrou à l’AFP. Une future rencontre avec les associations LGBT+ a été convenue, « élargi à tous ceux qui le souhaitent »précise cette même source.
A l’issue de la réunion de jeudi au ministère de l’Intérieur, les autorités ont décidé de mettre en place une billetterie nominative, tout en assurant que les matches pourraient être arrêtés, ce qui a toutefois semblé susciter un désaccord entre le ministre des Sports et l’Intérieur.
Gil Avérous a demandé « d’appliquer strictement le protocole de la Fifa dès qu’il y a une chanson homophobe »à savoir une gradation allant de « suspension du match » alors son « interruption » jusqu’à ce que le match soit déclaré perdu pour l’équipe qui reçoit.
Bruno Retailleau estimait alors sur RMC qu’arrêter les matchs n’était pas « pas la bonne solution »préférant prévoir une présence policière en civil dans les stades et une exfiltration des tribunes si nécessaire.
Par ailleurs, la plateforme de streaming et diffuseur de la Ligue 1, DAZN, a indiqué ce vendredi qu’elle condamnait « des chants résolument homophobes » Et « garantira l’élimination de toutes les chansons à caractère discriminatoire » de ses rediffusions, tandis que le collectif Stop-Homophobie annonçait porter plainte auprès de l’Arcom.
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