Les artistes ont jusqu’au 1er juin : pourquoi la Tchétchénie va interdire les musiques trop lentes ou trop rapides
Officiellement, il s’agit de protéger les traditions culturelles du pays, officieusement, il s’agit de rendre la vie difficile à la communauté LGBT.
C’est une question de tempo, du moins officiellement. Le ministre de la Culture Musa Dadayev a annoncé la décision de limiter toutes les compositions musicales, vocales et chorégraphiques à un tempo allant de 80 à 116 battements par minute (BPM) lors d’une réunion vendredi, a rapporté la nouvelle agence d’État russe TASS, selon CNN.
Une décision certes pas anodine pour le président Ramzam Kadyrov, proche allié de Vladimir Poutine, qui veut officiellement préserver « Mentalité tchétchène et rythme musical »dans le but d’amener « au peuple et à l’avenir de nos enfants le patrimoine culturel du peuple tchétchène », a déclaré son ministre de la culture. Les artistes tchétchènes devront donc respecter ces nouveaux critères de tempo pour pouvoir se produire en public, précise Télérama. Ils ont même jusqu’au 1er juin pour réécrire leurs partitions !
Cette décision exclura de fait une grande partie du répertoire des musiques occidentales actuelles, de la pop à la techno. Il s’adresse également en priorité à la communauté LGBT qui a fait de la house music un de ses points forts, musique connue pour dépasser les 120 BPM. La communauté homosexuelle fait face à une campagne de persécution en Tchétchénie.
Ramzan Kadyrov, à la tête de ce territoire situé entre la Russie et la Géorgie depuis 2007, profite de son mandat pour étouffer toute forme de dissidence et mène une politique extrêmement violente envers les personnes LGBTQIA+. Les experts des droits de l’homme de l’ONU ont également exhorté les autorités à enquêter sur les allégations selon lesquelles des homosexuels auraient été illégalement détenus.