L’archipel espagnol a accueilli 22 304 migrants illégaux depuis le début de l’année, contre 9 864 l’année dernière sur la même période, soit une augmentation spectaculaire de 126%.
Le nombre de migrants clandestins arrivés aux îles Canaries entre le 1er janvier et le 15 août a plus que doublé par rapport à la même période de l’année dernière, passant de près de 10 000 à plus de 22 000, selon les données du ministère espagnol de l’Intérieur. Cette question de l’immigration clandestine en Europe et des moyens de la réduire sera au cœur de la visite que le président du gouvernement espagnol Pedro Sánchez effectuera la semaine prochaine dans trois pays d’Afrique de l’Ouest (Mauritanie, Gambie et Sénégal).
Selon les chiffres du ministère de l’Intérieur, l’archipel espagnol des Canaries a accueilli 22 304 migrants illégaux entre le début de l’année et la mi-août, contre 9 864 l’année dernière aux mêmes dates, soit une augmentation spectaculaire de 126 %. L’Espagne est l’une des principales portes d’entrée en Europe pour des milliers de migrants africains, dont la majorité choisit la route maritime vers les îles Canaries, situées au large de la côte nord-ouest de l’Afrique.
L’ONG espagnole Caminando Fronteras, qui vient en aide aux migrants, estime que plus de 5 000 d’entre eux sont morts en mer au cours des cinq premiers mois de l’année, soit une moyenne de 33 décès par jour, en tentant d’atteindre les Canaries. Ce chiffre s’explique par l’extrême dangerosité de cette route maritime, en raison des courants très forts, tandis que les migrants voyagent dans des embarcations de fortune en mauvais état et surchargées.
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La Mauritanie, principal point de départ
La visite de Pedro Sánchez en Mauritanie sera sa deuxième en six mois. Il s’y était rendu en février en compagnie de la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, qui avait annoncé une aide de 210 millions d’euros dans le cadre d’une coopération renforcée avec Nouakchott. Ces derniers mois, la Mauritanie est devenue le principal point de départ des migrants déterminés à rejoindre les îles Canaries, selon les médias espagnols.
Pour l’ensemble de l’Espagne, les chiffres du ministère de l’Intérieur montrent une augmentation de 66,2 % du nombre total de migrants arrivés dans le pays par voie maritime ou terrestre entre le 1er janvier et le 15 août (de 18 745 à 31 155). Mais cette augmentation s’explique presque entièrement par la situation aux Canaries, puisque le nombre d’arrivées dans la péninsule et aux îles Baléares a, pour sa part, diminué de 11 %.
Les chiffres montrent également une augmentation très significative du nombre de migrants arrivant à Ceuta – l’une des deux petites enclaves espagnoles situées sur le continent africain – par voie terrestre, c’est-à-dire en traversant la frontière avec le Maroc : leur nombre a presque triplé entre le 1er janvier et le 15 août par rapport à l’année dernière (de 587 à 1 605). Ceuta et l’autre enclave espagnole située sur le territoire marocain, Melilla, constituent les seules frontières terrestres de l’UE avec le continent africain et sont, à ce titre, soumises à une forte pression migratoire.