D’ici octobre, ces usurpations devraient être rendues beaucoup plus difficiles, soulignent les auteurs du rapport annuel 2023 de l’observatoire de la sécurité des moyens de paiement de la Banque de France.
« Bonjour, c’est votre banquier. »Les escroqueries aux faux conseillers bancaires continuent de faire des dégâts. L’arnaque, qui consiste à appeler une victime avec son numéro de banque sous prétexte d’une fraude puis à lui voler ses identifiants et son argent, a coûté près de 375 millions d’euros en 2023, selon la Banque de France, qui a publié mardi le rapport annuel 2023 de l’observatoire de la sécurité des paiements. Ces escroqueries représentent près de 32% des montants escroqués l’an dernier, contre 29% en 2022 et 22% en 2021. « Ce type de fraude a tendance à augmenter, alors que le montant total des fraudes est stable depuis trois ans autour de 1,2 milliard », rappelle Julien Lassalle, responsable du service de suivi des moyens de paiement scripturaux à la Banque de France.
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Ces dernières années, la sécurité des paiements par carte bancaire a été renforcée, avec l’adoption d’une authentification forte (contrôle facial, ou par envoi d’emails ou de SMS). « Mais ces techniques tentent de contourner les mesures de protection mises en place. »poursuit Julien Lassalle. Concrètement, les proies sont d’abord harponnées par un faux SMS ou email (colis perdu, carte d’assurance maladie désactivée…) les invitant à cliquer sur un lien frauduleux (phishing). Elles sont ensuite rappelées par un faux conseiller bancaire, usurpant le numéro de téléphone de leur banque (obtenu par piratage), les alertant d’une tentative de fraude. Mais le but principal est de leur soutirer leurs codes de connexion bancaires ou de les inciter à s’identifier sur leur application bancaire, afin d’effectuer un virement important en leur faveur. « Le développement de ces méthodes nous a poussé à travailler davantage avec les opérateurs télécoms pour trouver des réponses à ces nouvelles arnaques », déclare Julien Lassalle.
D’ici octobre, ces usurpations devraient être rendues beaucoup plus difficiles. Chaque numéro de téléphone fixe disposera en effet d’un certificat d’authenticité. Et les opérateurs devront vérifier automatiquement sa conformité, à chaque appel. « Nous avons bon espoir de pouvoir mettre un terme très net à ces arnaques. Les arnaqueurs ne pourront plus usurper le numéro d’un établissement bancaire », rappelle Julien Lassalle. « Si le certificat s’avère non conforme, les opérateurs sont chargés de couper l’appel. »
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