Les amendes pleuvent par erreur, de nombreux automobilistes se font prendre dans cette grande ville

Les bugs se multiplient dans cette grande ville où de nombreux automobilistes reçoivent des amendes par erreur.

La technologie n’est pas toujours une bonne chose. Il suffit de voir les automobilistes de cette grande ville française qui reçoivent depuis deux ans dans leur boîte aux lettres des amendes totalement injustifiées. En août 2022, la ville de Toulouse était fière d’annoncer le lancement d’un nouveau système de contrôle du stationnement, déjà mis en place dans d’autres villes, comme Paris, Marseille ou Bordeaux. Avec près de 500 000 habitants et plus de 16 000 places de stationnement payant, Toulouse souhaitait lutter efficacement contre une fraude qui lui « coûtait » des dizaines de milliers d’euros chaque année.

La Ville rose, aussi connue pour sa place du Capitole, son équipe de rugby que pour son cassoulet, s’est ainsi dotée de cinq voitures équipées de caméras pour lire les plaques d’immatriculation. Ces véhicules baptisés Lapi (Lecture Automatisée des Plaques d’Immatriculation) sont destinés à soulager les agents municipaux. Banalisés, ils sillonnent les rues plusieurs heures par jour pour traquer les mauvais payeurs. Toutes les plaques scannées sont comparées à celles enregistrées dans l’horodateur. Lorsqu’un défaut de paiement est signalé, une amende est envoyée à l’automobiliste contrevenant.

Le problème, et il est de taille, c’est que depuis deux ans les erreurs s’accumulent. Selon nos confrères de France Info, 6 % des amendes sont contestées, soit près d’une sur quinze. La plupart du temps à juste titre, la mairie reconnaissant plusieurs bugs électroniques car les véhicules-robots ne prennent pas « en compte certains espaces et le découpage des zones est complexe »… La colère monte chez les automobilistes verbalisés à tort. Certains d’entre eux reçoivent même deux amendes pour la même journée alors qu’ils sont parfaitement en règle avec leur abonnement annuel. Ce qui leur coûte aussi du temps et de l’énergie pour contester chaque amende.

Personne n’y échappe. Surtout pas les commerçants. C’est notamment le cas des auto-écoles qui sont contraintes de garer leur voiture dans la rue. Cité par nos confrères, le directeur d’une auto-école du centre-ville de Toulouse fustige ce nouveau système. « Ces PV automatisés représentent un budget de 3 à 4 000 euros par an. On est obligé de garer la voiture 5 minutes pour faire un retour à l’élève à la fin de chaque heure. Et on se fait verbaliser alors qu’on paye un abonnement professionnel et que quelqu’un reste dans la voiture. »

Depuis la mise en place du dispositif Lapi car à Toulouse, le nombre d’amendes dressées en un an pour non-paiement du stationnement a presque décuplé pour atteindre 360 ​​000 (en 2023) ! Dommage que les fraudeurs ne soient pas les seuls à recevoir des amendes…