Les amateurs de champignons contribuent à créer un inventaire de toutes les espèces
Il y a ceux que nous mangeons, dont on connaît l’odeur, le goût et parfois même les meilleurs endroits pour les cueillir. Il y a ceux qui nous fascinent par leur forme ou leur couleur, mais qui nous tueraient en une seule bouchée. Et il y a les autres, ceux que nous n’avons jamais trouvés. Selon un rapport du Royal Botanic Garden, publié en 2023, entre 92 et 95 % des espèces de champignons n’ont pas encore été décrites scientifiquement. Mais certains passionnés se sont donné pour mission d’y remédier.
Le New York Times a rencontré des Californiens amateurs ou professionnels de la cueillette et de la recherche de champignons. A chaque fois qu’ils en croisent un, ces experts se demandent s’il est déjà connu du reste de la communauté. Depuis plusieurs années, ils s’entraînent entre eux pour répertorier toutes les espèces possibles et ainsi mieux comprendre cette immense famille d’êtres vivants.
Pour lister les espèces, il faut savoir extraire leur ADN
Comme chacun le sait – car c’est pour cela qu’on nous apprend à ne pas manger de champignons cueillis à la main sans être sûr de l’espèce – deux espèces différentes peuvent sembler identiques. Les mycologues professionnels et amateurs ont donc pris l’habitude de collecter ce qu’ils trouvent et de séquencer l’ADN des champignons. Souvent, ils découvrent des espèces qui n’avaient jamais été répertoriées auparavant.
Plusieurs fois par an, ces mycologues se réunissent pour comparer les espèces, montrer leurs plus belles récoltes et apprendre aux nouveaux venus comment séquencer eux-mêmes l’ADN de leurs trouvailles. Mandie Quark et Alan Rockefeller, interrogés par le New York Times, ont même installé un laboratoire complet dans leur garage.
Toute une communauté se crée autour de la découverte des champignons
Une fois les champignons analysés, les informations les concernant sont saisies dans une base de données, accessible depuis n’importe quel point de la planète. Son nom : iNaturalist. Disponible en France, la plateforme participative compte déjà près de 8 millions d’utilisateurs inscrits. Qu’il s’agisse de répertorier les espèces – quelles qu’elles soient – ou d’en apprendre davantage sur elles, elle contribue à créer une communauté de passionnés avides d’informations et d’avancées scientifiques.
Surtout, les scientifiques ont aussi accès à cette base de données. Une mine d’or donc pour savoir où et comment chercher telle ou telle espèce. Les champignons sont d’autant plus intéressants qu’ils peuvent apparaître dans des circonstances très particulières – après de très fortes pluies par exemple – et pendant quelques minutes seulement. Plus de 21 000 espèces de champignons ont déjà été séquencées cette année.
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