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les alliés imprésentables du Rassemblement national

A moins d’un mois des élections européennes, l’extrême droite européenne s’est réunie dimanche à Madrid dans le cadre d’un meeting organisé par le parti nationaliste espagnol Vox. Sur place, Marine Le Pen a appelé au rassemblement de tous les groupes souverainistes afin de « réorienter » l’UE.

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Marine Le Pen, lors de la convention politique des partis européens d'extrême droite organisée par Vox, à Madrid le 19 mai 2024. (IMAGO/ALBERTO GARDIN / MAXPPP)

Marine Le Pen a participé dimanche 19 mai à Madrid à une convention des dirigeants d’extrême droite organisée par le parti espagnol Vox. Officiellement, elle souhaitait accroître sa stature internationale en apparaissant aux côtés de quelques dirigeants étrangers, comme le président argentin Javier Milei ou la présidente du Conseil italien Giorgia Meloni qui a simplement envoyé un message vidéo.

Marine Le Pen a également profité de cette tribune pour s’en prendre au « Duo Macron-Von der Leyen » qu’elle accuse de s’être mise au service de « séparatisme et débordement migratoire » vouloir « faire disparaître les frontières ». Une accusation qui ne l’empêche cependant pas de ne plus vouloir quitter l’espace Schengen, qui a instauré la libre circulation des personnes en Europe.

Marine Le Pen a également plaidé pour l’union des partis nationalistes en Europe. Cela n’est pas acquis quand on observe les profondes divisions entre les groupes d’extrême droite. Au Parlement européen, ils sont répartis en deux groupes, celui des « Conservateurs et réformistes européens », dominé par Giorgia Meloni, plutôt libérale, résolument atlantiste et partisane de l’Ukraine, et l’autre, dit « Identité et démocratie », en où siègent les élus du RN, très étatistes, foncièrement pro-russes et séduits par Vladimir Poutine. C’est toujours un défi de construire une alliance européenne de partis nationalistes, par définition attachés à la défense de leur territoire national. Se présenter aux côtés de ses alliés étrangers est souvent assez risqué pour le RN.

Certains de ces partis sont peu présentables et continuent de dire tout haut ce que Marine Le Pen s’abstient de murmurer au nom du célèbre « diabolisation ». Ainsi, le parti espagnol Vox œuvre à réhabiliter la mémoire et l’héritage du dictateur Franco. Les Allemands de l’AfD, absents dimanche à Madrid mais alliés du RN à Strasbourg, ont rencontré à l’automne des cadres néo-nazis pour envisager l’expulsion de plusieurs millions d’étrangers ou d’Allemands d’origine étrangère.

L’initiative avait offusqué le RN. Sans oublier le président argentin Javier Milei qui, comme il l’avait promis, s’attaque aux dépenses sociales de l’État de manière drastique et brutale. Marine Le Pen s’en prend à l’ultra-libéralisme à Paris mais applaudit son champion argentin en visite en Europe. « Avoir un bon ami est la meilleure chose au monde », dit la chanson. Il y en a encore que Marine Le Pen devrait éviter si elle veut faire croire que l’extrême droite a vraiment changé.

Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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