Les agriculteurs se réinventent pour économiser l’eau

Depuis 2022, le département des Pyrénées-Orientales subit une sécheresse historique, jamais enregistrée depuis plus de cinquante ans. Les habitants sont contraints d’économiser chaque goutte d’eau. Une situation difficile pour les agriculteurs qui se battent pour maintenir leur activité. Certains ont depuis longtemps pris conscience des enjeux écologiques et ont trouvé des solutions.

André a travaillé comme grossiste au marché aux poissons de Port-Vendres jusqu’au jour où les chalutiers ont arrêté de ramener du poisson à cause de la surpêche. En 2011, après avoir perdu son emploi, il a pris un virage radical et est devenu maraîcher. Mais cette fois, il a voulu travailler en harmonie avec la nature, il pratique son maraîchage en permaculture ; une agriculture naturelle qui utilise très peu d’eau.

Sur ses parcelles où il cultive des carottes, André explique aux équipes « 13h15 le samedi » (X, #13h15) comment il utilise la nature pour conserver un maximum d’humidité dans ses cultures : « Le but est d’avoir toujours le sol paillé. On a un paillis de broyats végétaux, c’est du bois déchiqueté. On dépose cette matière sur le sol où elle va être consommée par la vie du sol : les champignons et les vers de terre, et elle va créer de l’humus qui va ensuite se mélanger au sol. L’humus est intéressant car il retient dix fois son poids en eau. C’est donc une super éponge qu’on a au ras du sol. Cela veut dire que d’année en année, si on favorise le développement des vers de terre, on aura notre éponge qui va simplement s’approfondir et donc on a une réserve d’eau constante. Cela nous permet de passer les périodes de sécheresse, d’utiliser beaucoup moins d’eau. » André estime sa consommation d’eau 5 à 10 fois inférieure à ce qu’il lui faudrait en agriculture conventionnelle. Malgré la sécheresse, sa production maraîchère n’a pas diminué.

Mais lorsqu’il démarre son activité, il doit surmonter quelques résistances, notamment de la part de sa mère, issue d’une famille de maraîchers.Il m’a convaincu parce qu’au début quand il a commencé, j’étais un peu sceptique.elle avoue devant son fils. Toute la famille l’a fait et maintenant, en voyant les résultats, ils se sont dit : « Le petit nous apprend. » Il y a donc de quoi être fier !

Extrait de « Alerte sécheresse », diffusé sur « 13h15 le samedi » le 21 septembre 2024.

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