DPE, ces trois lettres font encore parler d’elles. Et pas seulement du côté des propriétaires qui sont obligés d’améliorer la performance énergétique des biens qu’ils louent pour éviter l’interdiction de louer, mais aussi du côté des agences immobilières. Le diagnostic de performance énergétique est obligatoire et doit figurer sur les annonces immobilières. Les agences qui n’y parviennent pas courent de grands risques. Deux d’entre eux l’ont appris à leurs dépens. Ils ont été condamnés pour concurrence déloyale par la cour d’appel de Montpellier après avoir publié une annonce sans mentionner le DPE (3 juillet 2024 n° 22/05561). « Le non-respect des réglementations par certains acteurs économiques alors que d’autres les respectent crée une situation entre eux. concurrence déloyaleen ce sens que le contrefacteur peut faire une publication avant ses concurrents, susceptible de générer du business.»
Ces deux agences nommées A proposaient à la vente le même bien qu’une troisième agence, la SARL Z. Cette dernière a découvert que les deux agences avaient publié une annonce indiquant que le DPE était « en cours ». La SARL Z a pour sa part indiqué le DPE dans son annonce. Elle considère que l’omission des deux agences A lui est préjudiciable, car ses concurrents risquaient de vendre le bien plus rapidement qu’elle. Elle souhaitait que la cour d’appel de Montpellier «constate son préjudice constitué par la perte de chance de réaliser une vente et la perte d’image de marque« . Pour les agences A, « la publication de l’annonce litigieuse est une simple erreur matérielle, la vente n’a pas été réalisée grâce à l’annonce, mais grâce à une rencontre fortuite sur place le 15 juillet 2021« .
Un impact sur le comportement des consommateurs
En première instance, le tribunal de commerce de Montpellier a donné tort à l’agence Z, la condamnant même pour procédure abusive, mais l’entreprise a fait appel de cette décision. Le 23 juillet 2024, la cour d’appel de Montpellier donne cette fois raison à l’agence Z.Ce non-respect de la réglementation, contraire aux exigences de la diligence professionnelle, génère, à lui seul, une perturbation commerciale dans la mesure où cette publication est susceptible de modifier, de manière substantielle, le comportement économique du consommateur, normalement informé et raisonnablement attentif et informé, à qui il s’adresse, au sujet de l’immeuble concerné en l’informant de sa vente et de la possibilité de le visiter», explique la Cour d’appel. Les agences A ont été condamnées à verser 5 000 euros de dommages et intérêts à la SARL Z. Tout manquement par un professionnel à l’obligation d’information mentionnée est puni d’une amende administrative dont le montant ne peut excéder 3 000 euros par personne. physique et 15 000 euros pour une personne morale.