enregistre actuellement d’excellents résultats, mais cette reprise ne profite pas uniformément à toutes les branches du secteur.
Les agences de voyages, par exemple, connaissent une baisse d’activité et une baisse continue de leurs revenus, comme l’indiquent plusieurs professionnels que nous avons interrogés. « Les agents de voyages ne profitent pas forcément de cette reprise », souligne
Il souligne que nous sommes loin de l’âge d’or des années 1980 et 1990, époque où ce segment a joué un rôle crucial dans le développement de l’industrie.
. « N’oublions pas que les agences de voyages, en collaboration avec le
à part entière », insiste le professionnel. « A l’époque, la
Les exposants étaient fortement représentés dans les salons et autres événements promotionnels internationaux. Les trois quarts des exposants étaient des agences de voyages. Aujourd’hui, la tendance s’est complètement inversée : seul un quart des exposants sont des agents de voyages, tandis que les trois quarts sont des agences de voyages.
«Nos chances de conquérir de nouveaux marchés diminuent de plus en plus», déplore-t-il.
Une situation structurelle qui se dégrade
Aujourd’hui, au-delà d’une simple crise conjoncturelle, cette situation tend à devenir structurelle, avec de plus en plus d’acteurs du secteur touristique qui « empiètent sur le territoire » des 2 000 agences de voyages du secteur. En effet, outre la plateformes de réservation internationale, la compagnies aériennes et même les hôteliers sont devenus des concurrents directs des agences de voyages, grignotant des parts de marché cruciales.
« Aujourd’hui, l’agence de voyages est attaquée de toutes parts. Elle est confrontée à la concurrence déloyale des plateformes étrangères et, plus inquiétant encore, des compagnies aériennes. Elle est même en concurrence avec bureaux de change sur la vente de billets d’avion ! Elle souffre également de la disparition du partenariat qui a toujours existé entre les agents de voyages et les hébergeurs. De ce fait, cet acteur clé de l’écosystème touristique se retrouve pratiquement exclu de cette reprise et se bat tant bien que mal pour continuer à exister », regrette le président de la FNAVM. Il précise que sa Fédération a sollicité l’aide de la FNAVM. Fédération Nationale de l’Hôtellerie (FNIH) pour relancer le partenariat, mais que sa tentative n’avait pas abouti. « Il semble clair aujourd’hui qu’ils n’ont plus besoin de ce partenaire autrefois privilégié qui a fait vivre ces hôtels », dit-il avec amertume.
Les tour-opérateurs amateurs, une préoccupation supplémentaire
Organisateurs de voyages non professionnels, actifs sur le réseaux sociauxLes agences de voyages, comme les pseudo-agences en ligne, posent également problème aux professionnels. « Aujourd’hui, n’importe qui disposant d’un ordinateur peut se faire passer pour un agent de voyages et opérer depuis chez lui, sa cuisine ou même sa chambre. Malheureusement, les arnaqueurs et autres parasites sont nombreux, ternissant l’image des véritables agences de voyages », s’insurge-t-on. Mohamed El Hitmiprésident de laAssociation Régionale des Agences de Voyages de Tanger-Tétouan-Al Hoceima (ARAVTTA)Il souligne que le touristes se mettre en danger en faisant confiance à des personnes souvent extérieures à la profession, alors qu’il faudrait s’adresser à des agents reconnus et possédant une grande expérience dans le domaine.
Bien que le nord du Royaume soit une région attractive pour les touristes, M. El Hitmi confirme que la situation est difficile pour les agences de voyages dans cette région, d’autant plus que le type de clientèle a changé, ce qui complique encore plus les choses. « Même à MarrakechMalgré un afflux important de visiteurs, on ne voit plus autant de bus transportant des groupes de touristes. Aujourd’hui, ce sont des voyageurs avec des sacs à dos, faible coûtet reste dans Airbnb « qui dominent », observe-t-il.
Un cadre juridique qui laisse les agents de voyages sans protection
Mais le vrai problème, selon M. Semlali, c’est que la profession n’est plus protégée. « L’État s’est concentré sur le développement de la secteur hôtelier et a complètement délaissé les agents de voyages », déplore-t-il. Il souligne qu’aucune loi ne protège actuellement cette profession, déplorant la disparition d’un ancien décret datant de 1996. « Avant cette date, aucun tour-opérateur étranger ne pouvait effectuer une réservation d’hôtel sans passer par un agent de voyages. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas », affirme le professionnel. « Aujourd’hui, les plateformes de réservation étrangères peuvent vendre un séjour à Agadir à un marocain de Fez« C’est complètement fou ! En plus, ces hôtels paient une commission minimum de 17% sur le prix, et ce en monnaie étrangère ! » s’indigne-t-il.
Face à cette situation, le président de la FNAVM explique avoir sollicité à de nombreuses reprises l’intervention des autorités compétentes, sans succès. « Nous avons écrit au ministère et à tous les responsables pour exiger une solution, mais personne ne semble prêter attention à la détresse des agents de voyages. De toute évidence, le ministère du Tourisme a d’autres priorités », déplore-t-il. Il estime qu’il est urgent de revoir le cadre réglementaire qui régit cette profession et le secteur dans son ensemble.
Un métier en voie de disparition ?
Pour lui, cette reprise du secteur touristique semble se faire au détriment des agences de voyages, acteurs essentiels qui peinent aujourd’hui à se faire une place dans un environnement hostile. « Il est urgent de tirer la sonnette d’alarme pour réévaluer ce segment essentiel qui a joué un rôle crucial dans le développement du tourisme national par le passé. Sa contribution reste tout aussi importante aujourd’hui, et il est impératif de lui redonner la place qu’il mérite », plaide-t-il.
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