Les agences de notation mettent en garde le prochain gouvernement
Déjà sous étroite surveillance des agences de notation avant la dissolution de l’Assemblée nationale, décidée par Emmanuel Macron, le 9 juin, la France vient de recevoir un avertissement clair de deux d’entre elles, maintenant que le résultat des élections est connu. Moody’s et Standard & Poor’s (S&P) ont chacune publié, lundi 8 juillet, une analyse mettant en garde contre les risques d’une nouvelle dégradation de la note de crédit du pays.
S&P, qui a abaissé la note de la France du troisième niveau (AA) au quatrième niveau (AA−) en mai, note que l’absence de majorité à l’Assemblée nationale risque de provoquer une stagnation économique : « Nous prévoyons que le nouveau gouvernement aura du mal à adopter des mesures significatives et sera confronté au risque permanent d’une motion de censure. »
L’agence craint que la croissance, qu’elle avait prévu d’augmenter cette année, « être significativement inférieur à (son) prévisions pour une longue période »ou « La France ne (réussir) « ne pas réduire son important déficit budgétaire »ou que ses taux d’intérêt augmentent fortement. Autant de scénarios qui « ferait pression sur » sur la note française.
« Un risque sérieux sur la note »
Moody’s, de son côté, met en garde contre une éventuelle suppression de la réforme des retraites ou d’autres réformes économiques mises en œuvre depuis 2017. Cela pourrait « avoir un effet négatif significatif à moyen terme sur le potentiel de croissance de la France et sa trajectoire budgétaire »Le ministre de l’Economie et des Finances, Bruno Le Maire, abonde dans ce sens : « Il y a un risque sérieux pour la notation de la France », si les réformes étaient abandonnées.
Pour l’heure, les marchés financiers continuent de réagir sereinement. L’écart entre les taux français et allemands, qui était de 0,5% avant la dissolution et a atteint 0,85% après l’annonce, est retombé à 0,65%.