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Les adultes doivent également être vaccinés

Les adultes doivent également être vaccinés

L’épidémie de coqueluche se poursuit et il est impossible de prévoir quand elle atteindra son pic. Dans un bulletin publié ce mardi, Santé publique France confirme l’intensification de la circulation de la maladie, avec une contagiosité très élevée.

Les hospitalisations en hausse

Alors que le nombre de passages aux urgences commence à diminuer, le nombre d’hospitalisations est « en hausse depuis le début de l’année ». 199 nourrissons de moins d’un an ont été pris en charge en sept mois, soit déjà cinq fois plus qu’en 2023.

« Extrêmement pénible » lorsqu’elle est contractée par des adultes en bonne santé, la coqueluche « peut être mortelle dans les moments extrêmes de la vie », rappelle le professeurl Antoine Flahault, épidémiologiste et directeur de l’Institut de santé globale de la Faculté de médecine de l’Université de Genève.

Les nourrissons sont les plus exposés : sur les 28 décès recensés en France depuis début 2024 (contre trois au total l’an dernier), 20 concernent des enfants, dont 18 de moins d’un an. Neuf d’entre eux sont survenus en juillet.

Pas très surprenant.

La résurgence de cette maladie respiratoire, causée par une bactérie, est « inhabituelle » mais ne constitue pas « une véritable surprise », selon le Pl Flahault. « Le nombre de cas avait été très limité pendant la pandémie. Les mesures contre le covid ont été très efficaces et maintenant qu’elles ont été levées, il y a une sorte de rattrapage », explique l’épidémiologiste.

Mais si la coqueluche fait autant de dégâts, c’est aussi parce que la couverture vaccinale est insuffisante. Une personne malade peut contaminer en moyenne 15 à 17 personnes, par le biais de « pathogènes respiratoires qui se transmettent dans l’air », précise Antoine Flahault. Et si « c’est une maladie qui se prévient très bien par la vaccination », encore faut-il que cette dernière soit à jour.

Se faire vacciner pour éviter de contaminer les bébés

L’injection contre la coqueluche n’est obligatoire que pour les nourrissons nés à partir de 2018. « Elle est très efficace mais ne dure pas très longtemps, comme c’est souvent le cas des vaccins contre les bactéries », note le médecin français. Plusieurs rappels sont donc nécessaires au cours de la vie : depuis la semaine dernière, la Haute Autorité de santé recommande même aux personnes en contact avec des bébés de moins de six mois de se faire vacciner tous les cinq ans (contre dix auparavant).

« Quand on est en contact avec de jeunes enfants, il est dans son intérêt de se faire revacciner pour ne pas les contaminer », insiste le professeurl Flahault. D’autant que les bébés ne reçoivent leur première injection qu’à 2 mois. Et moins de 20 % des femmes enceintes se font vacciner pendant leur grossesse, alors que la HAS recommande cette pratique dès le deuxième trimestre de grossesse depuis avril 2022.

« La coqueluche est une maladie tellement douloureuse qu’une petite piqûre ne sert à rien pour se protéger et protéger les plus fragiles », résume Antoine Flahault. Santé publique France prône même une « vigilance accrue » pendant les Jeux olympiques. Certes, « les compétitions se déroulent majoritairement en extérieur, mais il ne faut pas négliger l’effet troisième mi-temps », insiste le professeur.

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