L’adolescence était-elle plus facile à vivre dans l’Antiquité ? Rien n’est moins sûr, selon Konstantine Panegyres. Dans un article publié sur phys.org le 6 septembre, le chercheur spécialiste de l’Antiquité gréco-romaine à l’Université de Melbourne en Australie revient sur la façon dont certains des plus grands penseurs de l’Antiquité, durant leur adolescence, ont aussi été en proie à certaines crises existentielles.
Quel métier est-ce que je veux faire ? Dois-je aller à l’université ou voyager ? Que dois-je faire de ma vie ? Ce sont toutes des questions qui reviennent généralement à l’adolescence. Mais ces questions ne sont pas nouvelles : selon Constantin Panégyres, la lutte pour résoudre ces problèmes remonte à plusieurs millénaires… et concerne tout le monde, y compris des penseurs comme Platon (vers 428-347 av. J.-C.) :
Les récits anciens nous racontent que Platon n’était pas toujours aussi sûr de la direction qu’il prenait dans la vie. Selon l’écrivain romain Claude Élien (IIe-IIIe siècle après J.-C.), Platon était indécis quant à son avenir lorsqu’il était jeune.
Le chercheur explique que, toujours selon les écrits d’Élien, c’est finalement la rencontre de Platon avec le philosophe grec Socrate qui a facilité sa décision de devenir philosophe à son tour.
Des questions qui assaillaient également le jeune Aristote (384-322 av. J.-C.), philosophe en devenir. « Aristote était le fils d’un riche médecin nommé Nicomaque, mais ses deux parents sont morts quand il était jeune. » précise le chercheur. D’après les écrits d’Epicure (341-270 av. J.-C.), Aristote, en difficulté financière, aurait tenté plusieurs carrières suite au décès de ses parents : il aurait notamment tenté le service militaire. Mais lorsque l’Académie de Platon a ouvert ses portes, il s’y est rendu et a finalement trouvé sa vocation.
« Platon et Aristote avaient tous deux besoin d’un peu de conseils et de soutien. Ils expérimentaient des choix et ne s’engageaient vraiment que lorsqu’ils avaient trouvé ce qu’ils préféraient. »explique Constantin Panégyres.
Le chercheur cite également l’histoire du penseur grec Protagoras d’Abdère (vers 490-420 av. J.-C.), preuve selon ses mots que « Parfois, ce sont les rencontres fortuites (…) qui nous aident à trouver notre chemin dans la vie. »
C’est en effet grâce à sa rencontre avec le philosophe grec Démocrite d’Abdère, dont il devint le scribe, que Protagoras devint un sophiste et un penseur célèbre, à qui l’on doit notamment la phrase : « L’homme est la mesure de toutes choses. »
Constantin Panégyres conclut : « Peu importe ce que l’on décide de faire de sa vie, les anciens soulignent à plusieurs reprises que le chemin que l’on choisit n’est pas nécessairement la chose la plus importante (…) L’essentiel, disent-ils, c’est de se rappeler de trouver du plaisir dans la vie quoi qu’il arrive, car tout le reste est éphémère. »
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