L’indice Nikkei de Tokyo a chuté de 12,4% lundi 5 août, sa plus forte baisse quotidienne en pourcentage depuis le « lundi noir » du 20 octobre 1987. Les autres marchés boursiers asiatiques ont connu lundi l’une de leurs pires séances depuis des années, voire des décennies, après une vague de ventes massives déclenchée par les craintes d’une récession économique aux Etats-Unis après de mauvais chiffres de l’industrie manufacturière et de l’emploi.
La Bourse de Taïwan a chuté de 8,4 %, sa plus forte baisse en une seule journée depuis le 20 novembre 2000. Les actions chinoises ont baissé plus modestement, l’indice Hang Seng de Hong Kong ayant reculé de 2,7 %, l’indice composite de Shanghai de 1,4 % et l’indice composite de Shenzhen de 1,8 %. En Corée du Sud, l’indice Kospi a chuté de près de 10 %, sa plus forte baisse depuis octobre 2008. La chute a été si sévère qu’elle a déclenché une interdiction de négociation pour la première fois en quatre ans. La Bourse de Singapour a chuté de 4,9 %, se dirigeant vers sa pire séance en quatre ans, tandis que les actions en Indonésie et aux Philippines ont perdu respectivement 2 % et 3 %.
La peur de la récession
« Ce que nous voyons maintenant est une situation dans laquelle le marché considère ce qui se passe dans la macroéconomie américaine comme une case de récession.observe Robert Carnell, responsable de la recherche pour l’Asie-Pacifique chez ING. Nous sommes passés d’une inflation en baisse assez rapide et d’un assouplissement de la Fed en septembre à une économie qui déraille et à une Fed qui ne sera pas en mesure d’empêcher la situation de s’aggraver.
Les craintes d’une escalade des tensions au Moyen-Orient ont également contribué à la volatilité des marchés, suite aux menaces de l’Iran et de ses alliés contre Israël, que le mouvement islamiste palestinien Hamas et le Hezbollah libanais imputent à la mort du chef du Hamas Ismaïl Haniyeh, mercredi 31 juillet.
Avant même les chiffres de l’emploi particulièrement inquiétants publiés vendredi aux Etats-Unis, la Bourse de Tokyo avait déjà dégringolé de 5,8% vendredi, connaissant sa plus forte chute en points depuis 1987 et la deuxième plus importante de son histoire. Ce record a donc été battu lundi.
Plusieurs facteurs ont joué un rôle, notamment un rapport américain inquiétant sur l’activité manufacturière en juillet et une chute des valeurs technologiques en raison des doutes sur les perspectives de croissance du secteur.