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Les accusations contre Patrick Pelloux reposent la question des violences sexistes et sexuelles dans les hôpitaux

Médecin urgentiste Patrick Pelloux, à Paris, le 7 juin 2022.

C’est une personnalité médiatique du monde médical qui a porté sur le devant de la scène la question des violences sexuelles et sexistes dans les hôpitaux. L’infectiologue Karine Lacombe, connue du grand public depuis la crise du Covid-19, a accusé, dans un article du Paris-Match daté du 10 avril intitulé « Metoo à l’hôpital, les masques tombent », dénonce l’urgentiste Patrick Pelloux pour harcèlement moral et sexuel. Le professeur avait évoqué à plusieurs reprises auparavant, sans jamais le nommer, un médecin-chef au comportement de « prédateur sexuel »a travaillé aux côtés de l’hôpital Saint-Antoine de Paris au début des années 2000.

« Je ne dénonce pas une personne en particulier, je rapporte des faits qui illustrent le côté systémique du harcèlement sexuel à l’hôpital »a expliqué Karine Lacombe à Franceinfo, vendredi 12 avril. Patrick Pelloux, président de l’Association des médecins urgentistes de France, a démenti ces accusations, assurant, dans Paris-Matchn’ai pas « Je n’ai jamais attaqué personne »mais reconnaissant d’avoir été « dit » dans le passé. Demandé par Le monde, les deux n’ont pas donné suite.

« De moins en moins d’omerta »

Dans un tweet marqué #metoo, posté vendredi, le ministre de la Santé, Frédéric Valletoux, a tenu à déclarer que « Le sexisme et les violences sexuelles n’ont pas leur place à l’hôpital »indiquant qu’il entendait réunir des associations, des employeurs et des professionnels pour travailler sur un « réponse globale et ferme ». La réunion aura lieu  » à la fin du mois « disent les gens autour de lui.

Dans les rangs des praticiens et des médecins, s’il n’est pas question de nier les violences sexistes et sexuelles qui touchent l’hôpital, on refuse de commenter ces accusations. « Nous ne sommes pas des juges, il n’est pas question de participer à une forme de tribunal médiatique, tel est le rôle de la justice »réagit Anne Geffroy-Wernet, présidente du Syndicat national élargi des anesthésistes-réanimateurs hospitaliers, qui appelle à « attention à ne pas juger avec nos yeux d’aujourd’hui les gestes et les propos d’une autre époque « , il y a vingt ou trente ans, alors que  » l’esprit du fusil était partout, et (que) les gestes et les remarques, qui ne sont plus possibles, n’ont pas nécessairement prêté à confusion « . Dans sa spécialité, une plateforme vient d’être mise en place, Clash Anesthésie Réanimation, pour que les internes puissent signaler de telles violences.

Dans les hôpitaux – comme dans d’autres secteurs – des systèmes et des procédures existent pour accompagner les victimes, décrit Rémi Salomon, président de la Conférence des présidents des commissions médicales des centres hospitaliers universitaires : « Nous devons encore améliorer les choses, bien sûr, explique le professeur parisien. Il n’est jamais facile, à l’échelle d’un ministère, de prendre la parole. La question de la hiérarchie se pose, il faut continuer à sensibiliser et faire connaître les autorités à saisir. »

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Cammile Bussière

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