Les 6 prochaines semaines sont les meilleures pour obtenir un prêt bancaire
Avec le même dossier, un client qui s’était vu refuser un crédit il y a un an pourrait se le voir accorder aujourd’hui.
Et si obtenir son approbation de prêt était plus simple qu’avant, et pas seulement parce que les taux baissent enfin ? C’est ce que suggère Sandrine Allonier, experte en crédit immobilier. « En ce moment, les banques mettent les bouchées doubles pour signer des prêts. »
Après un premier trimestre « morose », les établissements bancaires sont à la recherche de nouveaux clients. Pour relancer le marché, ils avaient baissé début 2024 les taux des crédits immobiliers, passant de 4,2% à 3,8% en quelques mois. Cependant, « les Français espéraient aussi une baisse rapide des prix de vente, mais cela n’a pas eu lieu, laissant le marché à l’arrêt ».
Résultat : pendant l’été, il a fallu rattraper son retard. « En juillet, il y a eu beaucoup d’initiatives pour attirer les emprunteurs. On a même vu des banques faire des promotions ou des ventes privées avec des taux réduits. Elles étaient aussi plus clémentes sur l’apport minimum. » Et ça a payé cet été. Les Français ont de nouveau envisagé d’acheter.
Pourtant, « malgré un regain d’intérêt et une conjoncture favorable, les banques sont, pour la plupart, encore loin de leurs objectifs annuels ». Elles recherchent donc activement de nouveaux clients. Septembre et octobre 2024 sont cruciaux pour elles, car une demande de crédit « prend environ deux mois pour être validée ». Si elle est faite à la rentrée, elle sera prise en compte avant la fin de l’année et sera intégrée dans les objectifs. Dans le cas contraire, elle sera comptabilisée l’année suivante.
Chaque année, la période de la rentrée est un moment de bascule. Les banques s’adaptent à leur début d’année. Si celle-ci a été difficile, elles ouvrent les vannes. « Cette année reste particulièrement exceptionnelle, le premier trimestre a été vraiment mauvais et les banquiers veulent rattraper leur retard », souligne Sandrine Allonier.
Toutefois, l’an prochain, les banques pourraient ne pas commettre la même erreur que début 2024. Pour attirer encore plus de clients, les taux, actuellement autour de 3,6 % en moyenne, vont continuer de baisser et devraient atteindre 2,5 % fin 2025, selon l’observatoire Crédit Logement. « Certains seraient alors tentés de se dire : “ne vaut-il pas mieux attendre ?”. Certes, les taux pourront encore baisser, mais les prix des biens à vendre ne baisseront pas. Surtout, des facteurs extérieurs (guerre ou crise) pourraient faire remonter rapidement les taux. Comme ce fut le cas en 2022 avec l’invasion russe de l’Ukraine. » D’autant qu’il est tout à fait possible de renégocier son prêt en un an.
Pour Sandrine Allonier, mieux vaut, si possible, ne pas trop attendre pour faire sa demande. L’experte prévient toutefois : « Certaines banques ont déjà atteint leurs objectifs mais tant qu’il est rentable pour elles de prêter, elles peuvent le faire ». Elles seront simplement plus sélectives, privilégiant les primo-accédants, les personnes aux revenus élevés ou les projets de résidences principales.