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Les 6 mesures de Michel Barnier pour une agriculture en crise

Pour conclure sa visite au Sommet de l’élevage le 3 octobre 2024, Michel Barnier a tenu une conférence de presse au cours de laquelle il a fait quelques nouvelles annonces après celles dévoilées la veille par la ministre de l’Agriculture, Annie Genevard. S’il n’avait pas aujourd’hui « l’ambition d’aborder tous les sujets de l’agriculture française », il a promis que « d’autres solutions seront présentées lors d’autres déplacements » du ministre de l’Agriculture.

1. Une enveloppe de 75 millions d’euros contre le FCO 3

Alors qu’Annie Genevard avait annoncé un fonds d’urgence pour indemniser les éleveurs touchés par les pertes directes causées par le sérotype 3 de la fièvre catarrhale (BFT), son montant a été laissé à la discrétion du Premier ministre. Ce sera 75 millions d’euros. Soutien en complément des vaccins gratuits pour les moutons contre le FCO 3.

Sur le front de la maladie hémorragique épizootique (EHD) et du FCO de sérotype 8, le Ministre de l’Agriculture a annoncé le 2 octobre 2024 « la prolongation des programmes du Fonds National Agricole de Mutualisation des Risques Sanitaires et Environnementaux (FMSE) (…) jusqu’à la fin d’année, avec une prise en charge à 65% par l’État.

Michel Barnier a promis une réunion avec les organisations professionnelles dans les prochaines semaines pour vérifier si ces mesures s’avèrent suffisantes.

Au niveau européen, un débat devrait s’ouvrir pour améliorer la prévention des épizooties. « Il y a des leçons à tirer lorsqu’il s’agit de rechercher les nouvelles maladies qui apparaîtront de plus en plus souvent avec le changement climatique et la mondialisation. » Des enseignements sont également à tirer concernant le stockage des vaccins au niveau européen, selon Michel Barnier, qui a fait un parallèle avec l’épidémie de Covid.

2. La date limite de candidature prolongée au 15 novembre

Le gouvernement va charger les préfets d’assouplir le délai du 1er octobre « pour tous travaux d’épandage », qui s’applique dans les zones vulnérables (directive nitrates), et qui n’a pu être respecté en raison « de champs inondés ». Il serait déplacé au 15 novembre.

3. Prêts garantis à l’étude

Le Premier ministre a annoncé un « programme spécifique de prêts garantis pour les exploitations agricoles qui sont actuellement touchées par de graves difficultés et qui ont besoin d’oxygène ». S’il n’est pas possible de savoir aujourd’hui qui exactement sera concerné et dans quelle proportion, un dialogue doit s’ouvrir avec les banques à ce sujet.

4. La loi d’orientation au retour en janvier

Sans oublier les « mouvements de protestation, de colère et de souffrance exprimés par le monde agricole en début d’année », Michel Barnier a assuré que le Gouvernement reprendrait les engagements pris par le gouvernement précédent.

La loi d’orientation, dont la navette législative a été stoppée par la dissolution de l’Assemblée nationale, doit reprendre en janvier au Sénat après le vote du budget. Un texte « qui sera sans doute amendé ou amélioré grâce au travail des parlementaires », a-t-il ajouté.

5. Les préfets chargés de simplifier

Evoquant « l’extrême sérieux budgétaire » de la France, le Premier ministre a indiqué qu’il était possible « d’économiser beaucoup d’argent et de remonter le moral des agriculteurs » grâce à la simplification administrative. Il a poursuivi en posant la question du contrôle exclusif des exploitations agricoles et de la simplification de « toutes les contraintes qui pèsent sur les jeunes agriculteurs » lors de leur implantation.

Un assouplissement des règles qui pourrait trouver une déclinaison locale. Il a annoncé une expérimentation avec les préfets pour qu’ils aient plus de liberté « en accord avec les acteurs locaux ». « La France se portera bien mieux si nous gérons les problèmes au plus près des citoyens », a-t-il ajouté.

6. « Moment clé pour augmenter la capacité de récolte » du loup

Alors que le Premier ministre était interrogé sur l’appel aux agriculteurs à tuer les loups en Haute-Saône publié la veille dans la presse, Michel Barnier a simplement rappelé qu’un comité national du loup se réunira vers le 15 décembre. « Cela confirmera l’évaluation du nombre de loups dans le pays et des dégâts. Je pense que c’est un moment clé pour augmenter la capacité d’échantillonnage », a-t-il répondu tout en affichant son optimisme sur l’évolution de ce sujet au niveau européen. Le 25 septembre 2024, les États membres de l’Union européenne ont voté à la majorité pour passer à une protection simple contre les prédateurs.

Cammile Bussière

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