les 5 clés de l’excellence dans la formation toulousaine
Le Stade Toulousain, tout juste champion d’Europe, affronte ce vendredi La Rochelle dans sa quête d’un nouveau doublé. Une réussite que le club haut-garonnais doit en grande partie à son centre de formation, réputé dans le monde entier.
Alors que le Stade Toulousain affronte le Stade Rochelais ce vendredi (21 heures) en demi-finale du Top 14 et poursuit sa route vers un deuxième doublé championnat-Coupe d’Europe en trois ans, les équipes « jeunes » du top club garonnais sont également de la partie. grande forme. Les Espoirs (-21 ans) ont remporté leur championnat pour la deuxième année consécutive, quand la section Crabos (-18 ans) disputera samedi une demi-finale pour aller chercher, comme leurs aînés, un deuxième titre consécutif. Deux équipes dans lesquelles une grande partie des coéquipiers actuels d’Antoine Dupont ont tiré leurs leçons.
58, c’est le nombre de joueurs utilisés cette saison par le Stade Toulousain en championnat. Un chiffre inhabituel quand on connaît la régularité affichée par le champion de France en titre. Leader incontesté de la phase régulière d’un championnat toujours plus relevé. Maintenir une telle régularité malgré tant de rotations de personnel, notamment lors des périodes de duplication, est une véritable réussite. Et le « Stade » le doit en grande partie à son centre de formation, reconnu comme l’un des meilleurs au monde.
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Un lien constant entre les espoirs et les pros
La proportion de joueurs issus du centre de formation dans le groupe professionnel du Stade Toulousain est proche de 70 %. Une statistique exceptionnelle dans n’importe quel sport de haut niveau et qui prouve la porosité entre le centre de formation et l’équipe première d’Ugo Mola. Cette année, des joueurs comme Joël Merkler, Mathis Castro-Ferreira ou Paul Costes se sont imposés dans l’équipe, reléguant parfois sur le banc des joueurs plus expérimentés. Des choix faits par un personnel qui place la performance avant tout, quel que soit l’âge. Et qui montre aussi la rapidité d’intégration de ses jeunes joueurs au sein du collectif regorgeant de stars et d’internationaux du club de la ville rose.
Le jeu à la toulousaine
Le jeu à la toulousaine est sûrement l’un des facteurs majeurs de la réussite de l’équipe du Haut Garonne. Un jeu fait de mouvement et de liberté. Depuis la création du club, il incarne l’identité et la réussite de cette institution avec 22 titres de champion de France. Dès leur plus jeune âge, les jeunes Toulousains apprennent à jouer de la même manière, quelle que soit la catégorie d’âge. Une particularité que l’entraîneur des attaquants du Stade Toulousain, Virgile Lacombe, a expliqué à RMC Sport : «C’est l’identité du club car même avec les plus petits, nous encourageons le jeu, le mouvement et l’initiative. Même si vous allez voir les moins de 8 ans, les moins de 10 ans, au début, ils ne sont peut-être pas très efficaces dans les plaquages et dans les phases de combat. En revanche, ils vont essayer de garder le ballon en vie, de tenter des choses. Et c’est vrai que le club ne veut pas restreindre les joueurs dans cette initiative et cela se reflète peut-être plus tard sur l’équipe professionnelle lorsqu’elle viendra s’exprimer avec nous. A travers cette philosophie, le club haut garonnais veille à former des joueurs parfaitement adaptés au plan de jeu de son équipe première.
Formation par l’exemple
Des espoirs qui atteignent le haut niveau aussi grâce à la force de l’exemple. Chaque année plusieurs jeunes joueurs rejoignent l’équipe professionnelle et brillent aux yeux du rugby français. Les parcours de joueurs comme Romain Ntamack, Cyril Baille et Thomas Ramos sont de véritables sources d’inspiration pour la jeunesse toulousaine. Des « Success stories » qui donnent un avant-goût de ce qui est possible à tous les jeunes stars du club, et leur montrent que leurs rêves ne sont pas inatteignables. C’est ce qu’explique Michel Marfaing, directeur sportif du Centre d’entraînement du Stade Toulousain, à Rugbyrama : «Pour nous, c’est super important. Ils montrent à tous les jeunes du centre de formation que c’est possible. Cela leur donne de l’espoir, ils se disent : »Ils sont là, donc si on continue à travailler et à peaufiner les petits écarts qu’on a, on y sera aussi ». Cela crée une dynamique qui dynamise tout le monde.
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Un staff d’anciens joueurs
Une dynamique entretenue par un staff d’éducateurs et d’entraîneurs qui ont tous été des joueurs du Stade Toulousain (Ugo Mola, David Mélé, Clément Poitrenaud, etc.). Un gage de transmission mais aussi d’exigence de personnalités attachées au club et à son identité. Mais le point crucial reste le lien constant entre le pôle espoirs et le pôle professionnel avec des coachs impliqués en même temps dans les deux équipes. À l’image de Jérôme Kaino, ancien toulousain et légende des All Blacks, qui occupe aujourd’hui le poste d’« Assistant Skills Coach » auprès des professionnels et des joueurs U21. « Ce lien sur la catégorie espoirs, avec des coachs qui sont à la fois dans le secteur professionnel et sur les espoirs, est important, souligne Virgile Lacombe. De ce fait, ils sont très exigeants avec nos jeunes joueurs et essaient au maximum de les préparer, déjà à l’entraînement. Et puis, après, de matcher le plus vite possible. Car on sait très bien qu’avec le nombre de joueurs internationaux qu’on a au club, ils vont vite être exposés.
L’utilisation du mot « prêt »
Un autre facteur de progression des jeunes joueurs toulousains est le « prêt ». De nombreux espoirs sont envoyés dans des clubs de Pro D2 afin de s’aguerrir au fil des matches successifs. Une manière de développer physiquement les joueurs dans un championnat particulièrement long et relevé. « Pour ces joueurs, le prêt est une étape importante sans laquelle ils n’auraient pas pu continuer à performer. Il y a un niveau entre le niveau Espoir et le Top 14, et les prêts permettent de le franchir », explique Michel Marfaing. Les exemples sont légion dans le collectif actuel. Thomas Ramos a passé une saison à Colomiers avant de se produire à Toulouse et de devenir l’un des meilleurs latéraux du monde. Léo Banos, troisième ligne de 20 ans prêté au Stade Montois pour deux saisons, s’est fait un nom en Pro D2 et reviendra à Toulouse l’année prochaine. Il est déjà courtisé par de nombreux clubs. Trois grands espoirs du « Stade », Ian Boubila, Paul Mallez et Eto Bainivalu, viennent de rejoindre le demi-finaliste de Pro D2, Provence Rugby, en prêt pour la saison prochaine.