Bourse Entreprise

« Les 17 % de voitures électriques vendues aujourd’hui seront des véhicules d’occasion dans quelques années », se réjouit le coprésident d’Aramis.

En 2023, 5,3 millions de véhicules d’occasion ont été vendus contre 1,8 million de voitures neuves et Aramis est le leader européen du secteur. Guillaume Paoli, co-fondateur et directeur général du groupe Aramis, nous explique pourquoi ce marché, et notamment celui des voitures reconditionnées, est appelé à se développer en Europe.

franceinfo : Le marché des véhicules électriques d’occasion en est encore à ses balbutiements. Comment l’expliquer ?

Guillaume Paoli : En réalité, les voitures d’occasion d’aujourd’hui sont les voitures neuves d’il y a quatre, cinq ou six ans. Il y a quatre, cinq ou six ans, la part de marché des nouvelles voitures électriques n’était que de 1,5 %.

Est-ce aussi parce que ces voitures restent relativement chères par rapport à un véhicule d’occasion ?

La plupart des gens achètent une voiture d’occasion pour des raisons budgétaires ou parfois pour des raisons écologiques. Certains clients ont besoin d’une voiture électrique qui correspond le mieux à leurs besoins, tandis que d’autres ont plutôt besoin d’une voiture thermique.

Pensez-vous que le marché des véhicules électriques d’occasion va exploser dans les années à venir ?

Oui c’est écrit, car aujourd’hui, environ 17 % des voitures électriques sont vendues en France. Ainsi, dans quelques années, ces 17 % des voitures électriques neuves seront des voitures électriques d’occasion.

Vous êtes donc détenu à 60 % par Stellantis, fusion de Fiat Chrysler et PSA Peugeot Citroën. Au-delà de la base financière que cela vous donne, est-ce que cela vous aide en matière de ravitaillement ?

Oui, ils nous vendent des voitures à des tarifs préférentiels, tout comme les autres sociétés qui composent le groupe Stellantis. De plus, c’est un modèle de développement intéressant. Depuis sa création en 2001, Aramis s’appuie sur un partenaire industriel, qui se comporte un peu comme un fonds d’investissement si l’on veut, donc nous sommes très autonomes.

Le bonus écologique reste élevé, jusqu’à 6 000 euros, pour dynamiser les nouveaux biens. Est-ce au détriment des appareils électriques d’occasion ?

Oui, à la marge. Pour inciter à l’adoption de nouveaux véhicules électriques, il fallait passer par ces fameux bonus, puisque ce sont des véhicules qui restent encore très chers et inabordables pour la plupart des gens. C’est pourquoi les véhicules reconditionnés que nous proposons sont une bonne alternative pour ceux qui souhaitent s’équiper.

Quelle est la différence entre un véhicule reconditionné et un véhicule d’occasion ?

Un véhicule reconditionné est le meilleur des deux mondes. Elle est fiable comme une voiture neuve et abordable comme une voiture d’occasion. C’est un véhicule qui a subi tout un processus industriel. Nous disposons d’usines de reconditionnement, huit en Europe, dont deux en France. Et dans une chaîne de production, le véhicule sera expertisé, bénéficiera d’une révision mécanique, révision de la carrosserie, avec un contrôle qualité à la fin. Et surtout, il y aura beaucoup de garanties à la sortie.

« Le véhicule reconditionné coûtera un peu plus cher qu’un véhicule d’occasion traditionnel, mais il offre des garanties incommensurables. »

William Paoli

sur franceinfo

Vous êtes présent dans six pays, alors que vous n’étiez présent que dans trois il y a 18 mois. Vous avez acquis et intégré des concurrents en Autriche, en Italie et au Royaume-Uni. Devons-nous croître et augmenter les volumes pour devenir rentables ?

Aramis Group est une entreprise entrepreneuriale. Nous avons une ambition européenne, nous voulons être le leader, la plateforme privilégiée des Européens pour acheter une voiture reconditionnée. Et cela implique une expansion européenne. La voie que nous avons choisie est d’acquérir des sociétés à l’étranger, car cela nous permet d’intégrer des équipes qui connaissent très bien la clientèle locale et qui connaissent très bien les dynamiques locales, car nous sommes une entreprise complètement obsédée par le client.

Vous avez publié aujourd’hui vos résultats semestriels. Vous faites du volume et en même temps, c’est un marché extrêmement difficile. Est-il difficile de devenir rentable dans les voitures reconditionnées ?

Cette année, nous vendrons plus de 110 000 voitures reconditionnées à des clients privés dans les six pays dans lesquels nous opérons. Et nous sommes rentables. Nous l’avons toujours été, sauf en 2022, qui a été une année un peu particulière, à cause des conséquences du covid, de la guerre en Ukraine, etc. C’est un métier de distribution, donc les marges ne sont pas du tout les mêmes que chez les constructeurs automobiles.

Ce sont des marges assez faibles, d’où la nécessité de créer du volume.

Exactement et il faut vraiment contrôler tous les maillons de la chaîne. Nous contrôlons donc tout depuis la fourniture, le reconditionnement, la logistique et la vente des voitures.

Quels sont les futurs perspectives? Est-ce une croissance dans le secteur électrique ? Pourra-t-il continuer à se développer à l’international ?

Nous avons une stratégie en trois points. Premièrement, nous souhaitons nous développer dans les véhicules reconditionnés car c’est une offre excellente et cela nous permet vraiment de répondre aux besoins des gens. Il faut savoir qu’en Europe, deux Européens sur trois se rendent au travail chaque matin en voiture. C’est pareil en France. La mobilité automobile est donc absolument essentielle et l’offre que nous proposons semble répondre aux besoins des Européens. Il y aura mécaniquement un peu moins de voitures sur les routes demain en Europe, avec la pyramide des âges, etc.

« Il faut trouver des solutions pour assurer la mobilité automobile des Européens et des Français tout en limitant l’impact sur l’environnement. »

William Paoli

sur franceinfo

Deuxième élément, nous voulons nous développer en Europe parce que nous avons une ambition européenne, donc nous allons continuer. Et enfin nous essayons de fournir toujours plus de services à nos clients.

Regardez cette interview en vidéo :

Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
Bouton retour en haut de la page