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Les 10 conseils du pape François pour ne pas céder aux vices

Comme ses prédécesseurs, le pape François consacre ses audiences générales du mercredi au Vatican à des cycles thématiques. Il vient de consacrer vingt audiences (1) au thème des vices et des vertus. «  La vie spirituelle du chrétien n’est pas paisible, linéaire et sans défis ; au contraire, la vie chrétienne exige une lutte continuerappelle le pape jésuite. Nous sommes tous tentés et nous devons tous apprendre à faire face à ces situations.  » Dans ce «  Guerre spirituelle « , connaître et identifier les vices et les vertus dans nos vies est essentiel pour «  distinguer le bien du mal » afin de choisir l’un et d’éviter l’autre.

Les défauts désignent « le mal qui prend racine en nous (…). C’est une mauvaise herbe difficile à éradiquer.. Traditionnellement, l’Église en distingue sept, qui sont à l’origine de tous les autres vices : la gourmandise, la luxure, l’avarice, la colère, la tristesse et l’acédie, l’envie et la vaine gloire, l’orgueil.

L’Église leur oppose quatre vertus, qui impliquent un effort et une ascèse personnelle pour choisir le bien : la prudence, la justice, la force (ou courage) et la tempérance (le pape François complète cette liste en ajoutant la vertu d’humilité). Ces vertus sont dites cardinales, car elles constituent « le pivot d’une bonne vie « . Ils appartiennent à «  une sagesse très ancienne, antérieure au christianisme » que celui-ci a « rehaussé, enrichi, purifié et intégré à la foi « .

Le chrétien peut aussi compter sur un « assistance spéciale du Saint-Esprit  » développer « trois autres vertus proprement chrétiennes » : foi, espérance et charité. Ces vertus sont dites théologiques, » dans la mesure où ils sont reçus et vécus en relation avec Dieu « .

1. Soyez le gardien de votre cœur

Le pape François appelle à développer une « connaissance de ce qui se passe dans nos cœurs  » parce que «  nous sommes tous des pécheurs « . «  Un peu d’introspection, un petit regard intérieur,ça nous fera du bien »ajoute-t-il avant d’expliquer : « Face à chaque pensée et à chaque désir qui surgit dans l’esprit et dans le cœur, le chrétien agit en gardien avisé, et l’interroge pour savoir de quel côté il vient : de Dieu ou de son Adversaire. »

Si cela vient de Dieu, « il faut l’accueillir, car c’est le début du bonheur. » Mais « si cela vient de l’Adversaire », il faut le rejeter« Même si sa graine nous paraît petite, une fois qu’elle aura pris racine, nous découvrirons en nous les longues branches du vice et du malheur. »

2. Faites preuve de prudence

L’homme prudent gouverne les actions pour les orienter vers le bien « , en s’appuyant sur son intelligence, sa mémoire de la sagesse du passé et son «  liberté intérieure « . «  La personne prudente est créative : elle raisonne, évalue, cherche à comprendre la complexité de la réalité et ne se laisse pas submerger par les émotions, la paresse, les pressions, les illusions.s», énumère François.

La prudence est prévoyant » : « Une fois que vous avez décidé de l’objectif à atteindre, vous devez vous donner tous les moyens pour l’atteindre. »

3. Évitez l’impatience et la précipitation

La patience n’est pas naturelle. «  Il est difficile de rester calme, de contrôler ses instincts, de retenir les mauvaises réactions, de désamorcer les querelles et les conflits dans la famille, au travail, dans la communauté chrétienne. » (…) ou « supporter des gens ennuyeux », note le Pape.

Pour cultiver la patience, il conseille de se tourner vers Dieu qui est lui-même patient : « Dieu sait attendre « , il «  ne vous précipitez pas pour éradiquer le mal avant l’heure, afin que rien ne soit perdu « .

La patience est l’endurance de ce que nous souffrons « . Elle est «  le premier trait de tout grand amour » qui sait « répondre au mal par le bien » qui ne le fait pas « ne vous enfermez pas dans la colère » (« Nous ne sommes pas responsables de l’apparition de la colère, précise François, mais toujours de son évolution »). Elle ne cède pas « découragement » mais « persévérer » Et  » repart « .

4. Traitez tout le monde équitablement

La justice est la vertu sociale par excellence  » OMS  » cherche à réguler les relations entre les personnes avec équité « . Elle suppose que  » chacun est traité selon sa dignité « , pour  » donner à Dieu et au prochain ce qui lui est dû « . Elle prône le respect de la loi et s’oppose à «  la domination du plus fort sur le faible »

Sur le plan personnel, cela se traduit par des attitudes où « franc « , «  gentillesse, respect, gratitude, affabilité, honnêteté « . La bonne personne respecter la parole donnée » et sait « s’excuser « . Elle s’en fiche non seulement de son propre bien-être individuel, mais veut le bien de la société toute entière « .

Elle évite calomnie, faux témoignage, fraude, usure, moquerie, malhonnêteté. »

5. Exercez votre courage

La force (ou le courage) est ce qui, « dans les difficultés, nous assure fermeté et constance dans la recherche du bien « . Orienté vers «  à l’intérieur de nous-mêmes « , ça nous aide à résister  » forces qui nous paralysent » (anxiété, angoisse, peur, culpabilité). Il s’étend également vers l’extérieur pour nous aider à traverser » les épreuves de la vie « .

Sur le plan collectif, cela donne la force de « réagir et crier : non » aux injustices, à la guerre, à la violence, à l’esclavage, à l’oppression des pauvres. «  Jésus n’est pas un Dieu diaphane et aseptiséinsiste le pape. Un chrétien sans courage, qui ne consacre pas ses forces au bien, qui ne dérange personne, est un chrétien inutile. »

6. Trouvez la bonne mesure

La tempérance est un pouvoir sur soi « , ce qui nous permet de résister  » impulsions  » et  » passions « , c’est la vertu de  » la bonne mesure « . Cela permet également  » savourer les biens de la vie » : amitié, confiance, émerveillement…

Une personne tempérée sait « pesez et mesurez soigneusement les mots « . Elle a le  » don d’équilibre « . Elle garde  » la bonne mesure, la bonne manière « . Elle  » affirme des principes absolus « , réclamations  » valeurs non négociables » et sait aussi « comprendre les gens  » Et « faire preuve d’empathie  » vers eux.

C’est exactement le contraire des formes de « voracité » : voracité envers la nourriture et envers les biens de consommation (le vice de la gourmandise) ; voracité envers les gens par « objectivant » pour mieux les posséder (dévotion).

7. Cultivez l’humilité

Pour François, « l’humilité est la base de la vie chrétienne « . Elle est là » porte d’accès à toutes les vertus » : Cela réduit tout à « sa bonne taille », en acceptant notre « petitesse », nos limites, nos imperfections. Le mot vient du latin humus qui signifie « terre » ; en d’autres termes, l’humilité nous permet de garder les pieds sur terre.

La Vierge Marie incarne cette vertu d’humilité et elle en puise » force invincible « . Les épreuves qu’elle a rencontrées n’ont pas  » n’a jamais faibli son humilité, qui est en Marie, une vertu granitique « .

L’humilité s’oppose à « vaine gloiree », cette tendance à vouloir « être le centre du monde, l’objet de toute louange et de tout amour  » et cela  » instrumentalise » les relations humaines pour établir son « domination « .

L’humilité est exactement le contraire de  » péché radical » l’orgueil, la vanité, la prétention, qui est toujours dans le jugement et le mépris des autres.

8. Abandonnez-vous à Dieu

La foi est la première vertu théologale car « cela ne peut être vécu que grâce au don de Dieu « . Elle est  » l’acte «  Par lequel  » l’être humain s’abandonne librement à Dieu « .

Étant chrétien, le pape François souligne : « il ne s’agit pas d’abord d’accepter une culture, avec les valeurs qui l’accompagnent, mais d’accueillir et de chérir un lien entre soi et Dieu ; entre ma personne et le bon visage de Jésus « .

Elle est «  un don que nous devons accueillir et demander chaque jour, pour qu’il se renouvelle en nous « . La foi est un une force qui n’est pas seulement humaine  » : elle fait  » la grâce coule en nous  » Et «  ouvre l’esprit au mystère de Dieu « .

Son opposé n’est ni la raison, ni l’intelligence, c’est la peur. «  Pourquoi as tu peur? N’as-tu pas encore la foi ? », dit Jésus aux disciples effrayés par la tempête sur le lac (Mc 4.40).

La foi est mise en danger par l’acédie, ce « manque de soins » spirituel qui nous rend « ressentir du dégoût pour tout « , en particulier pour «  NOTRErelation avec Dieu « . Cela mène à  » indolence spirituelle ou paresse « . Pour traverser cela  » nuit « , il est nécessaire «  patience pour accepter la pauvreté de la foi « .

Le chrétien est bien conscient qu’il n’a qu’un seul petit terrain » de foi en lui. C’est pourquoi, dit François, « comme les disciples nous lui répétons : Seigneur, augmente la foi en nous !  » (voir. Luc 17, 5).

9. Ne cédez pas au pessimisme

L’espérance, deuxième vertu théologale, est une « don qui vient directement de Dieu « , elle n’est pas  » pas à cause de nos propres mérites « . Elle nous fait désirer le royaume des cieux et la vie éternelle « , elle place notre  » confiance  » Dans «  les promesses du Christ » et, quoi qu’il arrive, dans le « aide de la grâce du Saint-Esprit « . L’espoir nous aide à “ affronter le présent », même quand c’est difficile. Cela résonne avec la patience, cela » capacité d’attendre  » ce qui permet  » traverser les nuits les plus sombres « .

 » Si l’espoir fait défaut, toutes les autres vertus risquent de s’effondrer et de finir en cendres. », dit François.

Son ennemi est le pessimisme « , LE  » découragement » et la tristesse qui est un « maladie de l’âme « . Cette dernière se manifeste par un  » déduction « , un «  affliction constante qui empêche l’homme d’éprouver de la joie dans sa propre existence » et le pousse parfois à « se vautrer dans une douleur sans fin « .

Face à cette tristesse, François rappelle que le Christ « apporté la joie de la résurrection« .  » La foi chasse la peur et la résurrection du Christ efface la tristesse comme la pierre du tombeau « .

10. Ouvrez-vous à un amour audacieux

L’amour, aussi appelé charité, troisième vertu théologale, est « l’œuvre du Saint-Esprit en nous ; la charité nous vient de Dieu et nous unit à Lui « . Il nous invite à « aime Dieu « , en devenant  » ses amis « , et  » aimer notre prochain comme Dieu l’aime », faisant naître en nous « désir de partager l’amitié avec Dieu  » autour de nous. La charité «  diffère du simple amour  » parce qu’elle est «  impossible à pratiquer si on ne vit pas en Dieu « .

C’est un amour qui va à contre-courant de nos attitudes habituelles.  » Cet amour, à cause du Christ, dit François, nous pousse là où humainement nous n’irions pas : c’est l’amour pour les pauvres, pour ce qui n’est pas aimable, pour ceux qui ne nous aiment pas et ne sont pas reconnaissants « , à l’amour et au pardon de nos ennemis.

« C’est un amour tellement audacieux qu’il semble presque impossible, et pourtant c’est la seule chose qui restera de nous « . C’est pourquoi saint Paul, dans son célèbre hymne à l’amour, dit : « Ce qui reste aujourd’hui, c’est la foi, l’espérance et la charité ; mais le plus grand des trois est la charité.  » (1 Co 13, 13).

(1) Du 27 décembre 2023 au 22 mai 2024.

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William Dupuy

Independent political analyst working in this field for 14 years, I analyze political events from a different angle.
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