« L’ère de l’intelligence artificielle sera tirée par le duopole formé par OpenAI et Nvidia »
toiUne étoile peut être définie par la lumière qu’elle émet. Cela est aussi vrai en astronomie qu’en divertissement. Pas besoin d’avoir vu ses films ni écouté sa musique, une vraie star, tout le monde la connaît. Dans le monde des affaires, très peu d’entreprises atteignent cette renommée. Le constructeur électronique Nvidia est entré dans ce club très fermé.
Tous les analystes boursiers attendaient la publication de ses résultats trimestriels avec autant, sinon plus, d’anxiété que les chiffres de l’inflation ou de l’emploi aux États-Unis. Car cette entreprise, encore méconnue du grand public il y a cinq ans, représente tous les espoirs d’une nouvelle révolution industrielle porteuse de croissance pour les Etats-Unis. Et ces résultats n’ont pas déçu.
Le fabricant de puces pour intelligence artificielle a annoncé, mercredi 22 mai, une hausse de 262% de son chiffre d’affaires sur son dernier trimestre fiscal, à 26 milliards de dollars (24 milliards d’euros). Des ventes multipliées par 3,5 par rapport à la même période de 2023, qui était déjà en hausse de 265% par rapport à 2022.
Tout aussi spectaculaire, le bénéfice net de l’entreprise s’est élevé, sur les mêmes trois mois, à 15 milliards de dollars, soit une marge bénéficiaire de plus de 57 %. Et ce n’est pas fini, puisque le fondateur de Nvidia, l’Américain d’origine taïwanaise Jensen Huang, a promis que ce rythme de progrès se poursuivrait en 2024 et probablement dans les prochaines années. En conséquence, la valorisation boursière de la société devrait encore dépasser les 2,3 billions de dollars actuels. Mieux que Google ou Amazon. Comme un passage de témoin.
Monde interconnecté
La première révolution informatique a été portée, dans les années 1960 et 1980, par l’hégémonie d’IBM, celle du micro-ordinateur, entre 1980 et 2000, par Microsoft et Intel, et la suivante, celle de l’Internet et du mobile, par Google et Apple. L’ère de l’intelligence artificielle sera tirée par le duopole formé par OpenAI et Nvidia.
Dans le monde numérique interconnecté, le gagnant remporte tout, car il fixe la norme et ses moyens d’investissement font qu’il est difficile de rattraper son retard. Selon les analystes de la banque Citi, cités par le Temps FinancierLa part de marché de Nvidia dépasse les 80 % et serait encore supérieure à 60 % en 2030. Elle ne fabrique cependant pas ses puces, produites par le taïwanais TSMC.
Ses concurrents (AMD, Intel, Qualcomm) et ses grands clients (Google, Microsoft, Meta ou Apple) travaillent tous sur leurs propres systèmes. Mais l’environnement logiciel qu’il a construit pendant vingt ans, baptisé CUDA, sera très difficile à répliquer tant il est efficace et enferme le client dans ses habitudes. Comme Google, Microsoft ou Apple l’ont fait avec les leurs.
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