Pour un rassemblement d’octobre qui semblait a priori anodin, Didier Deschamps a du pain sur la planche. Depuis l’annonce de sa liste le 3 octobre, le sélectionneur de l’équipe de France de football a procédé par étapes, face à une série d’imprévus. La première consistait à désigner un capitaine, en l’absence de Kylian Mbappé, pour le match de Ligue des nations contre Israël, à Budapest, jeudi 10 octobre. Aurélien Tchouaméni est l’heureux élu : « C’est avec une grande fierté que j’assume cette responsabilité. Je suis heureux. »
La seconde, bien plus structurelle, abrupte et épineuse, est désormais d’apprendre à vivre sans Antoine Griezmann. Il y a dix jours, le troisième joueur le plus capé de l’histoire des Bleus – 137 sélections, à égalité avec Olivier Giroud – annonçait, à la surprise générale, sa retraite internationale. Pourtant, sans « Grizou », l’équipe de France entre « dans une nouvelle ère »pour reprendre les mots d’Ibrahima Konaté. Et ce dernier ajouta : « C’est clair que ça bouscule beaucoup de choses dans le cœur des Français, dans le cœur des supporters. » Après les départs de Hugo Lloris, Steve Mandanda, Raphaël Varane et Olivier Giroud, un autre visage, à la fois du titre de champion du monde 2018 et du mandat de Deschamps, passe au second plan.
Entre les absences sur blessure de Mbappé et N’Golo Kanté, et les choix du sélectionneur d’exclure une nouvelle fois Kingsley Coman, Adrien Rabiot et Benjamin Pavard, c’est un groupe rajeuni (25,4 ans de moyenne) et inexpérimenté (18,2 sélections par joueur sur moyenne) qui a pris le relais pour ce premier rassemblement d’automne. Si Mbappé, Kanté et Rabiot feront certainement leur retour en novembre, l’avènement de cette nouvelle génération – même si certains de ses membres ont déjà de l’expérience – n’en est pas moins précipitée.
La transition s’était jusqu’alors effectuée avec des départs progressifs. Deschamps aurait certainement aimé que l’histoire continue ainsi. Dans un climat différent aussi. « On ne peut pas dire qu’il y ait l’ambiance la plus sereine autour de l’équipe de France, ce qui n’est pas idéal car c’est une équipe rajeunie »a reconnu l’entraîneur mercredi en conférence de presse.
L’entraîneur et le capitaine interpellés
Malgré ce changement d’ère, les deux figures centrales du collectif français restent Didier Deschamps et Kylian Mbappé, tous deux visés par les critiques depuis l’Euro, en Allemagne. « La contestation et le doute naissent en premier lieu de la performance sportive. Non seulement l’équipe de France ne joue pas un jeu qui répond aux standards du spectacle sportif, mais les résultats sont moins tranchées.explique Julien Sorez, historien du sport et maître de conférences à l’université Paris-Nanterre.
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