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L’équipe de Donald Trump ciblée par des hackers iraniens, le spectre du piratage refait surface sur la campagne américaine – Libération

Élections américaines de 2024cas

Microsoft a confirmé les déclarations de l’équipe de campagne de Donald Trump, qui a affirmé samedi 11 août avoir été la cible d’attaques de hackers iraniens. Les inquiétudes grandissent quant à des tentatives d’ingérence étrangère dans la campagne.

L’équipe de campagne du candidat républicain Donald Trump a affirmé samedi 10 août avoir été victime d’un piratage informatique, accusant « sources étrangères » d’avoir divulgué des communications internes et un dossier concernant JD Vance, le colistier de l’ancien président. Cette accusation fait suite aux révélations du site d’information Politique, qui a déclaré avoir reçu, depuis le 22 juillet, une série de courriels provenant d’un compte anonyme relayant des communications internes de la campagne Trump.

L’expéditeur de ces messages, qui s’est présenté sous le nom de Robert, a averti les journalistes du site de ne pas « s’intéresser à la provenance de ces documents. » La vie quotidienne Le New York Times prétend avoir reçu un ensemble de pièces « similaire, voire identique », de « la même personne ».

La fuite comprenait des informations sur JD Vance, 271 pages d’anciennes déclarations du sénateur de l’Ohio et des critiques de l’ancien président – étiquetées comme « vulnérabilités potentielles ». Il s’agirait en quelque sorte d’une version préliminaire du dossier de sélection de celui qui deviendra le colistier de Trump le 18 juillet. Politique affirme également avoir reçu des communications internes de la campagne républicaine. Des informations qui n’ont pas été publiées en ligne, mais qui révèlent « une faille de sécurité majeure », selon le site d’information.

« Courriel d’hameçonnage »

Dans un rapport publié vendredi 9 août, Microsoft a confirmé cette attaque, indiquant qu’un groupe de pirates informatiques, dirigé par l’unité de renseignement des Gardiens de la révolution islamique, une organisation paramilitaire directement rattachée au dirigeant iranien Ali Khamenei, est parvenu à pénétrer dans le compte de messagerie d’un ancien conseiller d’une campagne présidentielle, sans toutefois préciser quelle équipe avait été ciblée. Dans son rapport d’incident, Microsoft indique que les pirates ont, à partir de ce compte, « a envoyé un e-mail de phishing à un haut responsable de la campagne présidentielle ».

Steven Cheung, porte-parole de la campagne Trump, a critiqué les médias pour leurs reportages inappropriés. « Ces documents ont été obtenus illégalement auprès de sources étrangères hostiles aux États-Unis, dans le but d’interférer dans les élections de 2024 et de semer le chaos dans notre processus démocratique », a-t-il déclaré dans un communiqué publié samedi. Donald Trump a également répondu à l’attaque. Dans un message publié samedi sur son réseau Truth Social, l’ancien président a déclaré que les pirates n’avaient obtenu que « Des informations accessibles au public. » « L’Iran et d’autres ne reculeront devant rien parce que notre gouvernement est faible et inefficace, mais cela ne durera pas longtemps. » il a alors prévenu.

Téhéran a toutes les raisons de souhaiter sa défaite

En 2016, des courriels du Comité national démocrate ont également été piratés, révélant des communications internes impliquant Hillary Clinton, alors candidate du parti pour affronter Donald Trump. La milliardaire, qui a remporté l’élection présidentielle de cette année-là, a été critiquée pour avoir encouragé la fuite de données, attribuée à la Russie.

Depuis, la menace d’une ingérence étrangère dans l’élection présidentielle inquiète les experts américains en cybersécurité. Si le spectre d’attaques russes ou chinoises est souvent évoqué, le rôle de l’Iran pourrait être bien plus important dans l’élection de cette année. Téhéran a toutes les raisons de vouloir voir perdre Trump, un candidat qui ne cache pas son soutien à l’État israélien et qui, lors de son passage à la Maison Blanche, a réimposé des sanctions économiques à la République islamique et ordonné l’assassinat de Qassem Soleimani, le général iranien qui dirigeait la Force al-Qods, une unité d’élite des Gardiens de la révolution.

Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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